Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MARET HUGUES (1763-1839) duc de Bassano

Avocat au parlement de Bourgogne en 1789, rédacteur du Bulletin de l'Assemblée constituante, qui devait se transformer en Moniteur universel, chargé de diverses missions qui lui vaudront d'être arrêté par les Autrichiens et échangé par la suite avec d'autres prisonniers contre la fille de Louis XVI, Maret est nommé après le coup d'État de Brumaire secrétaire des Consuls, puis ministre secrétaire d'État. Il joue dans ce poste un rôle essentiel généralement méconnu par les historiens. Intermédiaire entre les ministres et le chef de l'État, Maret a connaissance de toutes les affaires. Comme il l'explique dans ses Mémoires, connus seulement sous forme de fragments, « les ministres présentaient chaque semaine dans le conseil leurs rapports et remettaient leurs portefeuilles au secrétaire d'État, qui, après en avoir pris connaissance, en rendait un compte verbal dans le travail de la signature qu'il faisait seul avec Bonaparte. Les minutes de tous les décrets restaient entre ses mains et l'exécution s'opérait sur les expéditions que les ministres recevaient de lui. Il assistait à tous les conseils. » Les archives de la secrétairerie d'État, qui sont conservées aux Archives nationales, permettent de suivre dans le détail tous les mécanismes du gouvernement impérial. Maret est donc l'homme de confiance de Napoléon pour les affaires intérieures, comme Berthier l'est dans le domaine militaire. L'empereur le récompense de ses services en le faisant duc de Bassano le 15 août 1809, puis en l'appelant au ministère des Relations extérieures de 1811 à 1813. Son action y est moins heureuse. Talleyrand n'a pas épargné son successeur : « Il n'y a qu'un homme plus bête que M. Maret, c'est le duc de Bassano ! » Contraint de s'exiler après Waterloo, Maret ne revient en France qu'en 1820. Pair de France en 1831, il est chargé par Louis-Philippe de former le ministère en novembre 1834 ; mais son cabinet ne dure que trois jours. Il renonce ensuite à la politique active.

— Jean TULARD

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

Classification

Autres références

  • MONITEUR UNIVERSEL LE

    • Écrit par
    • 615 mots

    Le 24 novembre 1789, Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), libraire et éditeur renommé, qui avait déjà, à la fin de l'Ancien Régime, pris à sa charge la publication de La Gazette de France et du Mercure de France, associé à Hugues Bernard Maret, fonda La Gazette nationale ou le Moniteur...