HUICHOL ou WIXÁRITARI
Peuple habitant dans la sierra de Nayarit, au nord de l'État de Jalisco (Mexique). Linguistiquement, les Huichol, qui se nomment eux-mêmes Wixáritari (« le Peuple ») se rattachent au groupe uto-aztèque , mais leur origine reste incertaine : peut-être sont-ils venus du nord à une époque qui remonterait bien avant la conquête. Représentante actuellede la culture des Aztèques avant la fondation de Mexico, cette population présente un intérêt tout particulier. À l'arrivée des Espagnols, les Huichol luttèrent longtemps pour conserver leur indépendance. Au début du xxie siècle, ils sont environ 26 000.
Ils cultivent le maïs, la courge et les haricots. Sur la terre communale défrichée, chacun choisit sa parcelle, qu'il travaille jusqu'à épuisement du sol. Les rancherías, petits hameaux, constituent le groupe de base de la société, et dépendent, dans chaque district, d'un gros village, centre administratif et religieux. Les Indiens vivent dans les rancherías pendant la saison humide qui est la saison des cultures ; pendant la saison sèche, ils se groupent dans le village central, dans des maisons de pierre, aux toits de palmes, et qui ne comportent qu'une seule pièce.
La religion huichol est un polythéisme ; chaque phénomène naturel est déifié et expliqué par la division entre sec et humide, division dont on retrouve le reflet dans toutes les activités du groupe. Christianisés au xviie siècle, les Huichol n'avaient plus ni prêtres ni églises au xixe. Une assimilation d'éléments chrétiens s'est néanmoins opérée, et les Santos ont pris place dans le panthéon. L'association religieuse Cerf-Maïs-Peyotl donne un sens au complexe cérémoniel le plus important que célèbrent les Huichol : une fois par an, les hommes vont chercher, dans la région de San Luis Potosí, le cactus sacré, le peyotl, qui pousse sur les traces que le premier cerf, Jiculi, a laissées en s'enfuyant. Le pèlerinage du peyotl demande un état de pureté absolu, et le retour des peyotleros est marqué par des fêtes et tout un processus de désacralisation. Le costume porté à cette occasion est chargé de signification, et chaque ornement a un sens symbolique. Les Huichol ont gardé un genre de vie très traditionnel qui apparaît clairement dans leur costume, richement décoré de broderies au point de croix. À la demande des marchands de Mexico et des grandes villes, ils réalisent un nouveau type d'objets destinés aux touristes, comme les tableaux en fils de laine, inspirés des objets votifs que les Huichol déposaient naguère dans les grottes, en offrande à leurs dieux.
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Écrit par
- Anne FARDOULIS : ethnologue
Classification
Autres références
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AMÉRINDIENS - Amérique centrale
- Écrit par Encyclopædia Universalis et Georgette SOUSTELLE
- 7 512 mots
- 1 média
...cuite auxquels les Indiens rendent un culte. Un certain nombre de Lacandons vont tous les ans en pèlerinage à l'ancienne ville maya de Yaxchilán. Chez les Huichol, où l'influence chrétienne est presque inexistante, on peut dire que le polythéisme est sans limite. L'aspect le plus singulier de leur religion... -
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