DAVY HUMPHRY (1778-1829)
Découvertes en électrochimie
Le problème des transformations chimiques produites par l'électricité intéressa des chercheurs aussi différents que Biot, Cuvier, Fourcroy, Œrsted et Ritter.
Au cours de l'électrolyse de l'eau, il y a bien libération d'oxygène et d'hydrogène, mais la présence d'acides et de bases est décelée autour des électrodes. Davy pensait qu'elle provenait de gaz dissous, d'azote notamment, et des impuretés de l'eau, dues peut-être à l'appareillage. Aussi se servit-il, en 1806, d'eau distillée dans des appareils en argent ; il effectua l'électrolyse, sous atmosphère d'hydrogène, dans des récipients en agate et en or ; l'oxygène et l'hydrogène étaient alors les seuls produits obtenus. L'électricité n'engendrait donc pas de nouvelles substances mais elle était par contre un instrument d'analyse plus puissant que la chaleur. L'année suivante, Davy isole le potassium par passage du courant électrique dans un morceau de potasse légèrement humide ; peu de temps après, il obtient du sodium à partir de la soude. Les extraordinaires propriétés de ces nouveaux métaux, leur réactivité extrême et leur faible densité donnaient à ces recherches un caractère sensationnel. La publication des résultats de ses travaux en 1806 lui vaut le prix de l'Académie des sciences créé par Napoléon pour récompenser « celui qui, par ses expériences et ses découvertes, fera faire à l'électricité et au galvanisme un pas comparable à celui qu'ont fait faire à ces sciences Franklin et Volta ». Gay-Lussac et Thénard découvrirent rapidement une meilleure méthode pour isoler le potassium et ce métal devint un important réactif chimique. Berzelius, adaptant les techniques de Davy, se servit d'une cathode à mercure pour isoler les métaux alcalino-terreux.
Davy pensait que l'électricité et l'affinité chimique étaient deux manifestations d'une même énergie mais il s'est toujours opposé à la construction d'un système à partir d'hypothèses. Ses contemporains soulignent sa hardiesse, sa fougue et son opportunisme qui contrastaient avec le sang-froid et la circonspection dont faisait preuve Wollaston.
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Écrit par
- David Marcus KNIGHT
:
senior lecturer history of science , University of Durham, États-Unis, P.H.D.,editor ,British Journal for History of Sciences
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