Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

DAVY HUMPHRY (1778-1829)

La nature du chlore

Lavoisier avait supposé que tous les acides contenaient de l'oxygène, bien qu'il n'en ait pas trouvé dans l'acide « muriatique » (l'acide chlorhydrique actuel). Le gaz verdâtre préparé par Scheele à partir de l'acide muriatique était pour lui un oxyde supérieur, l'acide « oxymuriatique ». Berthollet fit sienne cette doctrine lors de ses importants travaux sur cette substance ; ses élèves Gay-Lussac et Thénard adoptèrent également ce point de vue lorsqu'ils étudièrent, en 1809, l'acide muriatique. Ils déclarèrent toutefois que certains faits expérimentaux s'expliqueraient très bien si l'acide oxymuriatique était un élément et l'acide muriatique son hydrure. Davy se fit, en 1810, l'interprète de leurs expériences et des siennes propres, démontrant que l'oxygène n'était jamais libéré par ces substances en l'absence d'eau, qui contient précisément de l'oxygène. Il donna donc le nom nouveau de chlore à l'acide oxymuriatique et attribua l'acidité, non pas à la présence d'un élément particulier, mais à des « combinaisons particulières de la matière ». Il résuma ses recherches dans son traité Elements of Chemical Philosophy (1812), puis, malgré la guerre, effectua un voyage en France (1813). Ampère, Clément et Desormes lui montrèrent une substance cristalline qui, chauffée, émettait des vapeurs violettes. Il reconnut vite les analogies qu'elle présentait avec le chlore – c'était l'iode – et prit de vitesse Gay-Lussac dans la détermination de ses propriétés. Les idées de Davy sur la nature du chlore furent difficilement acceptées, Berzelius étant l'un des derniers convertis. Davy fit ensuite des recherches sur le diamant et le charbon, qui le convainquirent de l'identité chimique de ces derniers et de ce que les différences de leurs propriétés physiques devaient également résulter d'arrangements différents des particules.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : senior lecturerhistory of science, University of Durham, États-Unis, P.H.D., editor, British Journal for History of Sciences

Classification

Média

Lampes de sécurité pour les mineurs - crédits : SSPL/ Getty Images

Lampes de sécurité pour les mineurs

Autres références

  • ACIDES & BASES

    • Écrit par et
    • 12 364 mots
    • 7 médias
    ...soufre et de l'hydrogène. Mais l'empreinte de Lavoisier fut telle qu'il fallut des constatations nouvelles pour infirmer l'hypothèse primitive. En 1811, Davy prouva que l'acide « muriatique » (chlorhydrique) ne contenait pas d'oxygène (même constatation en 1815 pour l'acide iodhydrique), concluant ainsi...
  • BORE

    • Écrit par
    • 5 304 mots
    • 6 médias

    Le bore est l'élément chimique de symbole B et de numéro atomique Z = 5. Bien que sa chimie soit mal connue et en pleine évolution, les emplois de ses dérivés sont anciens, nombreux et importants.

    Au début du Moyen Âge, on importait en Europe du borax, venu des Indes, sous des noms (d'origine...

  • CHLORE

    • Écrit par
    • 5 625 mots
    • 5 médias
    ...l'acide marin (HCl) déphlogistiqué, c'est-à-dire contenant de l'oxygène ; ce n'est qu'après de longues discussions entre L. J. Gay-Lussac, L. J. Thenard et H. Davy qu'il fut défini comme un élément, auquel Davy donna le nom de chlore (1810), à cause de sa couleur verte (du grec κλωρ́ος, vert). L'histoire...
  • ÉCLAIRAGE DOMESTIQUE

    • Écrit par
    • 8 154 mots
    • 12 médias
    La toute première lampe électrique fut inventée en 1813 par Humphry Davy (1778-1829) et son élève Michael Faraday (1791-1867) lors de travaux essayant de reproduire en laboratoire – grâce à l’utilisation d’une source électrique qui mettait en « batterie » plus de trois mille éléments (piles) de...
  • Afficher les 10 références