- 1. L'évolution de la matière organique du sols
- 2. Morphologie et évolution des formes d'humus forestiers
- 3. Processus biochimiques de l'humification
- 4. Les associations organo-minérales et leur rôle dans la pédogenèse
- 5. Influence des facteurs du milieu sur l'humification
- 6. Humification en milieu mal aéré (hydromorphe)
- 7. Fonctions de l'humus
- 8. Bibliographie
HUMUS
Humification en milieu mal aéré (hydromorphe)
Dans ce type de milieu, l'humification diffère de celle qui caractérise les milieux aérés en raison du ralentissement de l'activité microbienne (notamment celle qui préside à la décomposition de la matière organique fraîche), soit temporairement (anmoor), soit de façon permanente.
Anmoor
L' anmoor est un humus hydromorphe, formé dans des stations à nappe permanente dont les oscillations assurent néanmoins (notamment en été) des phases d'aération. La décomposition de la matière organique est certes ralentie, mais l'humification, favorisée par les alternances de saturation par l'eau et de dessiccation relative, est encore bonne : il s'ensuit la formation d'un horizon A1 très foncé, brun ou noir, riche en matière organique, assez bien incorporé sur une profondeur de 20 à 40 cm ; cet horizon offre en général une structure massive et une consistance plastique et collante. Il en existe des variétés acides et des variétés neutres, lorsque les eaux de la nappe sont bien minéralisées.
Tourbes
Les tourbes caractérisent les milieux à anaérobiose presque permanente [cf. tourbières] ; elles peuvent atteindre des épaisseurs de plusieurs mètres d'une matière organique faiblement transformée par des fermentations anaérobiques, sauvegardant certains éléments originels de la plante, tels que la lignine. La matière première joue un grand rôle dans le type de tourbe formé : en montagne, dans les cuvettes mal drainées, où se rassemblent les eaux pluviales, il s'agit des débris de mousses (sphaignes), qui donnent des tourbes très acides, très pauvres en azote et en impuretés minérales (tourbières hautes, dites aussi « supra-aquatiques »). Cette tourbe a été souvent exploitée et fournit un combustible médiocre. Dans les plaines alluviales, alimentées par une nappe phréatique d'eau bien minéralisée, la tourbe se forme aux dépens d'une végétation de graminées ou de cypéracées ; elle n'est pas acide et elle est beaucoup plus riche en azote et en cendres (tourbe basse, dite aussi infra-aquatique). Les tourbes en cours de formation sont généralement fibreuses (fibrist) ; asséchées, elles évoluent vers une forme plus humifiée, de couleur noire, à structure finement polyédrique (saprist, muck en anglais).
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Écrit par
- Philippe DUCHAUFOUR : professeur honoraire à l'université de Nancy-I
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