HUSSARDS
Nom tiré d'un terme hongrois, huszar (vingtième), qui désignait une milice qu'on levait à raison d'un homme sur vingt, pour l'opposer aux incursions des Turcs.
Les premiers hussards apparus dans les armées françaises sont des déserteurs des armées impériales accueillis par le maréchal de Luxembourg au cours des opérations de la fin du xviie siècle. Organisés d'abord en compagnies franches, regroupées en régiment sous le commandement d'un aventurier allemand bientôt embastillé pour mauvaise gestion de fonds, ces premiers hussards, montés sur de petits chevaux, se révèlent indisciplinés et pillards. Trois nouvelles expériences en 1700 et 1710 s'avèrent aussi peu concluantes.
Par contre, à compter de 1720 naissent plusieurs régiments de même recrutement qui ne prennent pas encore l'appellation de hussards. Bercheny, un gentilhomme hongrois, reçoit une commission du roi pour lever, en Turquie, un régiment de hussards ; il lui donnera son nom jusqu'en 1791, date à laquelle « Bercheny » devient le 1er régiment de hussards.
Au cours du xviiie siècle, les hussards sont recrutés soit parmi les Hongrois, soit parmi les Allemands. On y donne les commandements en allemand si on y apprend à jurer en hongrois. Ils portent la pelisse, la veste et la culotte à la hongroise (bleu de ciel avec tresse blanche, fourrure noire), shako de feutre blanc ou rouge. Ils sont armés d'un mousqueton, de deux pistolets et d'un sabre court.
Pendant les guerres de la Révolution, des corps francs sont créés qui prennent la dénomination de hussards de la Liberté, de la Mort, de la Montagne, etc., qui donneront naissance à de nouveaux régiments.
Lorsque Napoléon réorganise sa cavalerie en 1803, dix régiments de hussards figurent sur les contrôles de la Grande Armée. Ils constituent, avec les chasseurs à cheval, la cavalerie légère, arme de la reconnaissance et de la poursuite.
À partir de 1810, quatre autres régiments sont formés, mais la majorité des hussards disparaît, comme toute la cavalerie, au cours des campagnes de 1812 et de 1813, le service des remontes s'avérant incapable de faire face à cette hécatombe.
À la Restauration, après le licenciement de l'armée, six régiments sont reconstitués. Ils seront huit en 1870, dix en 1871, puis quatorze à la fin du xixe siècle. Mais la guerre de 1914-1918 sonne le glas de la cavalerie à cheval. De nombreux régiments de hussards sont dissous entre 1920 et 1928. En 1945, les hussards ont été transformés en régiments de cavalerie légère blindée.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean DELMAS : docteur habilité à la recherche, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, ancien chef du service historique de l'Armée de terre
Classification
Autres références
-
CAVALERIE
- Écrit par Paul DEVAUTOUR
- 3 643 mots
- 5 médias
Au xviiie siècle, la cavalerie se spécialise. Mis à la mode par les Autrichiens, les hussards, armés du sabre courbe, entrent en lice. La guerre de Sept Ans multiplie les troupes légères. Frédéric II dispose d'une cavalerie d'élite, conduite avec science par Seydlitz et Ziethen (Rossbach et Leuthen,...