- 1. Les isotopes naturels et artificiels de l’hydrogène
- 2. Le spectre de l’atome d’hydrogène et l’avènement de la mécanique quantique
- 3. Hydrogène et naissance de l’électrodynamique quantique
- 4. Structure du noyau de l’atome d’hydrogène et chromodynamique quantique
- 5. L’antihydrogène
- 6. Les phases de l’hydrogène
- 7. Hydrogène et astrophysique
- 8. Hydrogène et énergie
HYDROGÈNE (physique)
Hydrogène et énergie
La physique de l’hydrogène et de ses isotopes trouve son application dans la production d’énergie, domaine encore passablement futuriste justifié par le fait que l’hydrogène est un élément très abondant sur Terre, en particulier dans la molécule d’eau, de sorte que cette ressource est en quelque sorte illimitée. La production d’énergie à partir de l’hydrogène est envisagée sous deux formes radicalement différentes.
La fusion nucléaire
La première concerne la fusion d’isotopes de l’hydrogène. Copier le fonctionnement du Soleil en domestiquant l’énergie issue de la fusion de noyaux légers est un formidable défi dont on est loin de connaître l’issue. Bien qu’on soit capable, depuis l’explosion de la première bombe H en novembre 1952, d’initier le processus de fusion nucléaire et d’en observer les effets destructeurs, les difficultés sont immenses pour maîtriser ce dégagement d’énergie afin de le rendre utile et pacifique. L’élément essentiel de cette recherche est l’établissement d’un plasma d’isotopes (deutérium et tritium) de l’hydrogène, porté et confiné à une température de l’ordre de 100 à 200 millions de degrés. Deux méthodes sont en cours d’exploration :
– le confinement magnétique, qui utilise un champ magnétique puissant pour maintenir en régime stationnaire un mélange gazeux de deutérium-tritium peu dense. C’est la voie de recherche poursuivie par l’installation internationale ITER, installée à Cadarache en Provence ;
– le confinement inertiel, où des faisceaux laser très puissants compriment et chauffent un mélange solide deutérium-tritium hyperdense, comme dans le projet européen Hyper.
Malgré un volontarisme et des investissements à la hauteur de l’enjeu, c’est-à-dire une extraordinaire capacité de production d’énergie, les difficultés scientifiques et techniques s’accumulent depuis des décennies et retardent sans cesse l’échéance à laquelle la faisabilité du processus pourrait être démontrée. Les plus optimistes n’envisagent pas la réussite d’un tel programme de production d’électricité avant la seconde moitié du xxie siècle.
La pile à hydrogène
La seconde utilisation énergétique est celle de la pile à hydrogène, encore appelée pile à combustible. Il s’agit ici plutôt de stocker que de produire de l’énergie. Le principe est simple : puisque hydrogène et oxygène réagissent – de façon souvent explosive – pour former de l’eau mais surtout en dégageant de l’énergie, il s’agit de séparer l’hydrogène présent dans l’eau (par exemple dans des centrales solaires), de le stocker de manière stable, de le transporter pour le livrer à l’utilisateur soit pour une utilisation directe comme carburant – mais les moteurs conventionnels ne sont pas bien adaptés –, soit pour la production d’électricité par une pile à combustible. La réaction électrochimique qui crée le potentiel électrique se produit dans un ensemble de cellules reliées à des batteries de stockage d'énergie électrique. Le potentiel créé étant faible, on doit en général associer plusieurs centaines de cellules afin d’alimenter un moteur électrique capable d’agir sur les roues d’un véhicule. La réalisation concrète d’un tel programme industriel est complexe et mobilise aujourd’hui de nombreux acteurs industriels.
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Écrit par
- Bernard PIRE : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau
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