HYDROGRAPHIE
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Les réseaux hydrographiques et le problème des tracés
Contrairement aux organismes diffus des régions arides, reliés en général à de multiples dépressions fermées dans le cadre d'un endoréisme climatique, les organismes linéaires se groupent pour constituer des réseaux hydrographiques.
Les caractéristiques des réseaux hydrographiques
Un réseau hydrographique est un organisme d'écoulement d'importance très variable, formé par un ensemble d'éléments linéaires hiérarchisés. L'espace drainé est un bassin hydrographique (bassin versant) délimité par des lignes de partage des eaux qui le séparent des réseaux adjacents. Quand il s'agit d'un réseau d'oueds, la partie fonctionnelle (bassin ruisselant) peut être très réduite en raison d'une aridification du climat depuis sa constitution ; cette dégradation du drainage se manifeste par des discontinuités entre ses éléments et par l'édification de bouchons dunaires dans les lits.
L' hydromorphologie vise à définir la forme des bassins hydrographiques, la densité et l'organisation du drainage.
En roche homogène, peu déformée, tout bassin hydrographique prend l'aspect d'une ove effilée vers l'aval. Mais, en réalité, cette forme idéale est plus ou moins perturbée par le jeu différentiel des facteurs lithologiques et tectoniques. La déformation peut se préciser à l'aide d'un indice d'homogénéité, défini comme le rapport entre la surface du bassin et celle de l'ove dont le grand axe est égal à la longueur maximale de ce bassin.
La densité du drainage peut être évaluée par le rapport entre la longueur totale des lits et l'aire du bassin correspondant, ou celle d'une surface de référence quelconque. Elle est toujours plus forte dans les régions de roches imperméables. À cet égard, la comparaison entre les pays granitiques et calcaires est significative. Dans les Causses, en particulier, la karstification appauvrit le drainage superficiel au profit du réseau souterrain.
Mais les réseaux hydrographiques se différencient aussi par leur structure. L'analyse de celle-ci implique un classement de leurs éléments constitutifs en séries numérotées. Ceux qui n'ont aucun affluent – ils correspondent au rang 1 – et le collecteur principal – au rang le plus élevé – sont les termes extrêmes de cette hiérarchisation. L'agencement de tous ces drains relève de plusieurs types d'organisation systématique : réseaux digité, penné, en baïonnette, en espalier, à éléments parallèles...
Le problème majeur posé par les réseaux hydrographiques concerne leurs rapports avec la structure géologique. Un tracé est dit adapté à la lithologie lorsqu'il s'installe dans une roche plus vulnérable à l'érosion que les roches adjacentes, adapté à la tectonique lorsque son orientation est définie par des déformations ou des accidents structuraux. Ce dernier cas est celui des réseaux à éléments orthogonaux liés à la fracturation des plates-formes cristallines des hautes et des basses latitudes, ou celui des tracés cataclinaux dans les séries monoclinales des bassins sédimentaires. À l'inverse, les cluses qui recoupent des plis, comme les tracés anaclinaux des bassins sédimentaires, offrent des exemples classiques d'inadaptation à la structure tectonique.
Deux hypothèses servent à expliquer les inadaptations : la surimposition et l' antécédence. Un réseau hydrographique est surimposé par rapport à la structure géologique lorsqu'il s'est établi sur une surface d'aplanissement développée à ses dépens, ou sur une couverture sédimentaire discordante ayant fossilisé cette structure. Dans ces conditions, les éléments principaux du réseau s'y inscrivent en dysharmonie avec elle lors d'une reprise d'érosion ultérieure.[...]
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Écrit par
- Roger COQUE : professeur des Universités, professeur émérite à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
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BASSIN SÉDIMENTAIRE
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