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HYDROLOGIE

Les modèles mathématiques

L'évolution de l'hydrologie au cours des dernières décennies a été marquée par l'introduction de l'informatique. Cette dernière a d'abord permis, et permet toujours, la réalisation rapide, économique et sûre de tâches traditionnelles de collecte, de stockage, d'édition et de traitement des volumineuses données hydrologiques. Mais l'informatique a également permis de mettre en scène et d'animer l'information hydrologique de façon nouvelle grâce à la construction de modèles mathématiques.

Considérons un objet hydrologique ; il est très généralement possible de formaliser un modèle mathématique en temps discret de cet objet par une expression du type :

yt est un vecteur dont les composantes sont les valeurs prises au temps t par un ensemble de variables endogènes, dites aussi variables   de sortie, telles que débit ou température d'une rivière, niveau d'un lac ou d'un puits. xt est un vecteur dont les composantes sont les valeurs prises au temps t par un ensemble de variables exogènes, dites aussi variables d'entrée, telles que hauteurs de précipitation, température de l'air ou vitesse du vent. θ est un vecteur de paramètres, indépendants du temps, sur la signification desquels nous reviendrons.

La fonction f traduit la nature et la structure du modèle utilisé. Elle est liée, sous la forme où nous l'avons écrite, à un pas de temps et permet, à partir de l'historique des variables exogènes à partir du temps t (xt, xt-1, xt-2, ...), de l'historique des variables endogènes à partir du temps t − 1 (yt-1, yt-2, ...) et des paramètres (θ), de calculer :

Dans un modèle déterministe, ŷt sera considéré comme une estimation au temps t du vecteur des variables endogènes. Ce vecteur estimé ŷt est généralement différent du vecteur observé yt en raison de l'imprécision des données et de l'imperfection du modèle, incertitudes qui s'incarnent dans le terme εt, qui apparaît alors comme une erreur d'estimation.

Dans un modèle stochastique, ŷt sera considéré comme une composante déterministe à laquelle s'ajoute une composante aléatoire εt.

On distingue souvent les modèles empiriques et les modèles conceptuels. Dans les premiers, on ne se préoccupe pas des processus physiques à l'œuvre dans la production du phénomène étudié. On se contente d'établir une relation entre variables explicatives et variables expliquées. C'est, par exemple, le cas des modèles ( stochastiques) autorégressifs d'ordre p, souvent utilisés pour modéliser les débits :

Le débit relatif à une période donnée (yt) est ici exprimé comme une fonction linéaire des débits des p périodes précédentes augmentée d'un terme aléatoire.

Les auteurs de modèles conceptuels fabriquent au contraire une image de l'objet modélisé où les phénomènes physiques ont explicitement leur place. C'est le cas des modèles (déterministes) à réservoirs tels que le modèle de bassin versant représenté sur la figure.   Ici, la précipitation et l' évapotranspiration potentielle constituent les variables exogènes, les stocks et les débits constituant les variables endogènes. La précipitation augmente la réserve en eau disponible du réservoir « sol » qui alimente l'évapotranspiration réelle (jusqu'à concurrence de l'évapotranspiration potentielle), l'infiltration et éventuellement le ruissellement. L'eau infiltrée comme l'eau ruisselée passent ensuite dans des réservoirs simulant le transfert souterrain (réservoir « zone non saturée » et réservoir « nappe ») et le transfert superficiel (réservoir « surface »). Le débit à l'exutoire du bassin est finalement constitué de vidanges et de débordements des différents réservoirs considérés. Chaque réservoir est caractérisé par un ou plusieurs paramètres de volume et un ou plusieurs paramètres[...]

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Écrit par

  • : docteur ès sciences Maître de recherche à l'école nationale supérieure des Mines de Paris
  • : Conseiller scientifique à la Direction des études et recherches, Electricité de France, professeur à l'Ecole normale du génie rural, des eaux et des forêts.

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Séparation de l'hydrogramme - crédits : Encyclopædia Universalis France

Séparation de l'hydrogramme

Cycle de l'eau - crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.

Cycle de l'eau

Volume des phases de l'hydrosphère - crédits : Encyclopædia Universalis France

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