HYPERBATE, rhétorique
Figure de rhétorique par laquelle on ajoute un syntagme à la fin d'une phrase qui semblait se terminer. L'accent affectif tombe sur ce rajout qui, par sa position même, se trouve souligné : « Il était beau, hein, Narcisse ? et distingué ! » (Jules Laforgue, cité par le groupe Mu). L'hyperbate garde quelque chose de la spontanéité du style oral, où l'hésitation et l'autocorrection sont de mise. Son usage convient particulièrement « pour exprimer une violente affection de l'âme », dit Littré. On la retrouve en effet dans l'Horace de Corneille : « Albe le veut, et Rome. » Selon le groupe Mu, on n'a pas affaire à une adjonction, mais à la projection de l'un des constituants fixes de la phrase en dehors de son cadre normal. Les linguistes de Liège rejoignent par là l'avis des grammairiens antiques pour lesquels d'autres figures procédant par permutation (telles que l'anastrophe, l'épiphrase ou la tmèse) relèvent aussi de l'hyperbate.
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Écrit par
- Véronique KLAUBER : auteur
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