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HYPERFRÉQUENCES

Applications des ferrites aux hyperfréquences

Comportement en hyperfréquences

Champ magnétique continu - crédits : Encyclopædia Universalis France

Champ magnétique continu

On fait agir, sur un morceau de ferrite plongé dans un champ magnétique continu H0, un champ magnétique U.H.F. h perpendiculaire à H0 ; on peut définir pour l'échantillon un moment magnétique M et un moment cinétique P par unité de volume. M = γP, où γ est le rapport gyromagnétique.

h étant tout d'abord nul, supposons que M soit légèrement déplacé de sa position d'équilibre parallèle à M0.

Le champ H0 crée un couple égal à M ∧ M0, qui tend à aligner de nouveau M sur H0.

L'équation du moment cinétique s'écrit :

soit :

La solution de cette équation est une rotation de l'extrémité du vecteur M autour de l'axe Oz qui porte H0. Cette rotation se fait dans le sens direct avec une pulsation angulaire ω0 = γH0 à laquelle correspond la fréquence de résonance gyromagnétique :

En fait, le mouvement s'amortit rapidement et on a coutume de compléter l'équation du moment par un terme d'amortissement phénoménologique dit de Landau-Lifchitz. Lorsqu'on fait intervenir un champ magnétique total : Ht = H0 + h, l'équation complète s'écrit :

La résolution de cette équation conduit à trouver la relation entre M et Ht, ou encore la variation de la susceptibilité ou perméabilité magnétique complexe du milieu ferri-magnétique en fonction du champ appliqué H0 et de la fréquence de l'onde U.H.F.

Zones d'utilisation sur le diagramme des susceptibilités effectives

Susceptibilités magnétiques complexes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Susceptibilités magnétiques complexes

À une fréquence donnée, les courbes de susceptibilités ont en général une forme analogue à celle de la figure.

On y distingue essentiellement quatre régions correspondant à des utilisations différentes.

La zone 1 est dite « des pertes au champ faible » : le champ appliqué H0 n'est pas suffisant pour saturer tout le matériau, les domaines magnétiques ne sont pas tous parallèles. En fait, les matériaux ferrites ont un seuil de fréquence au-dessus duquel les pertes disparaissent. Dans ce cas, la zone 1 est la zone de travail des dispositifs déphaseurs variables en fonction du champ magnétique.

La zone 2, caractérisée par des pertes faibles (χ″+ et χ″- très faibles) et par une très grande différence des susceptibilités propres (χ′+ ≠ χ′-), est la zone par excellence d'utilisation des circulateurs.

La zone 3 correspond à la résonance gyromagnétique. L'énergie U.H.F. absorbée χ+ est maximale lorsque la polarisation du champ U.H.F. h est positive, alors que les pertes sont pratiquement nulles (χ″- ∼ 0) lorsque la polarisation de h est négative. C'est la zone d'utilisation des isolateurs dits à la résonance.

La zone 4 est en général très peu utilisée, car elle correspond à des champs appliqués H0 trop élevés. Toutefois, à basse fréquence (bande L par exemple), lorsque la zone de résonance 3 se recoupe avec la zone de pertes de champs faibles 1, on utilise la zone 4 pour réaliser des circulateurs dits « au-delà de la résonance ».

La théorie énoncée aux paragraphes précédents n'est valable que lorsque le champ h est de faible valeur. Au-dessus d'un certain seuil de puissance, des phénomènes très gênants apparaissent : écrasement de la courbe de résonance, pertes subsidiaires importantes dans la zone 2. La théorie complexe de ces phénomènes non linéaires de puissance fait intervenir la notion de création et de propagation des « ondes de spin » ; elle est l'œuvre de E. Schlomann (1959).

Principales applications des ferrites en hyperfréquences

Isolateurs

Les isolateurs sont des jonctions non réciproques à deux entrées qui laissent l'énergie se propager dans un sens et l'absorbent dans l'autre. Ils permettent de relier une source U.H.F. à son circuit d'utilisation, de sorte que ce dernier paraisse toujours adapté vis-à-vis de la source. On peut aussi éviter[...]

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Écrit par

  • : Ingénieur, chef d'affaires, division "systèmes, défense et contrôle", Thomson-CSF.

Classification

Médias

Magnétron à cavité - crédits : Encyclopædia Universalis France

Magnétron à cavité

Klystron à deux cavités - crédits : Encyclopædia Universalis France

Klystron à deux cavités

Tube à ondes progressives - crédits : Encyclopædia Universalis France

Tube à ondes progressives

Autres références

  • BOOT HENRY ALBERT HOWARD (1917-1983)

    • Écrit par
    • 354 mots

    Physicien britannique, inventeur du magnétron à cavité.

    Fils d'un ingénieur électricien, Henry Albert Howard Boot, né le 29 juillet 1917 à Birmingham (Grande-Bretagne), fait ses études à l'université de cette ville et y soutient sa thèse de doctorat en 1941. Il est immédiatement engagé au département...

  • GRENATS

    • Écrit par et
    • 4 264 mots
    • 11 médias
    ...magnétiques présentes. Au début, on a étudié des matériaux polycristallins, et vers 1959 les premiers monocristaux de YIG (Y3Fe5O12) ont été obtenus. Depuis lors, une meilleure connaissance de la structure microscopique de ces composants et de leurs propriétés magnétiques a permis de les utiliser dans...
  • HYPERSONS

    • Écrit par
    • 2 744 mots
    • 3 médias

    On appelle hypersons ou ondes hypersonores les ondes acoustiques ou élastiques cohérentes dont la fréquence est supérieure à 109 Hz. La structure périodique de la matière et l'ordre de grandeur des dimensions atomiques limitent leur fréquence maximale possible aux environs de 1013 Hz....

  • MASER

    • Écrit par et
    • 2 300 mots
    • 2 médias

    Le mot « maser » (Microwave Amplification  by  Stimulated  Emission  of Radiation) signifie amplification de micro-ondes par émission induite de rayonnement.

    Les masers présentent un très grand intérêt historique. Celui à ammoniac, réalisé par Charles H. Townes et ses collaborateurs...