HYPNOSE
Technique et thérapeutique
Il existe plusieurs techniques d'induction qui varient avec l'opérateur et s'adaptent à la personnalité du sujet. Toutefois, certaines conditions sont généralement requises, en totalité ou en partie :
– diminution ou exclusion des stimulations extérieures, de manière à créer une ambiance favorable à la détente et au sommeil du sujet en position assise ou allongée ;
– fixation de l'attention, soit par un objet, soit par un groupe d'idées ; la fixation par le regard ou la fascination, bien connue du public des music-halls, relève du folklore et n'est pas utilisée par les chercheurs ;
– stimulations auditives : l'opérateur répète les suggestions d'une voix monotone ; le ton autoritaire employé autrefois a fait place à une approche plus souple adaptée aux différents cas ;
– l'établissement d'un « rapport » c'est-à-dire d'une relation de confiance entre le médecin et le malade, surtout si l'hypnose doit être utilisée dans un but thérapeutique.
L'action thérapeutique de l'hypnose s'opère généralement par voie verbale, mais peut également s'exercer par voie non verbale. Le seul fait, pour le malade, de se trouver sous hypnose sans l'intervention parlée de l'opérateur lui est parfois bénéfique, dans certains cas privilégiés. On fait ainsi des séances d'hypnose prolongée agissant comme une « cure de sommeil ». Le mode d'action de cette technique sera interprété par les tenants de l'explication physiologique (école pavlovienne) comme un effet physique bienfaisant produit par une « inhibition restauratrice » des fonctions cérébrales. Les défenseurs de la psychologie subjective parleront d'un état de régression psychologique particulière. Quelles que soient les théories, dans la pratique, l'action thérapeutique s'opère généralement par la communication verbale : cette communication se fait par des suggestions directes visant à la levée des symptômes mais peut comporter également, surtout chez les auteurs russes, un caractère persuasif et éducatif ayant pour but le reconditionnement du malade à des attitudes plus saines. Le patient reste passif. Un autre mode d'application de l'hypnose qui suppose une certaine participation de ce dernier, est la méthode cathartique (c'est elle qui a ouvert la voie à la psychanalyse). Grâce à elle, on fait revivre au patient des émois refoulés, liés à des traumatismes, cette reviviscence pouvant amener la disparition des symptômes. Signalons enfin l'hypno-analyse, qui combine les procédés hypnotiques et analytiques (association libre et interprétation). Cette technique n'est pas encore codifiée dans les détails, mais elle apparaît prometteuse avec les derniers développements de la théorie psychanalytique qui vont être indiqués.
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Écrit par
- Léon CHERTOK : docteur en médecine, directeur d'enseignement clinique à la faculté de médecine Lariboisière-Saint-Louis, université de Paris-VII
Classification
Médias
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