HYPOGÉE
Dans l'architecture préhistorique, protohistorique et antique, le mot « hypogée » désigne une construction souterraine, un caveau funéraire. En Égypte, les parois des hypogées sont décorées de fresques. L'hypogée est généralement lié, dans le monde égéen du moins, à l'existence d'un tumulus artificiel. À l'époque préhellénique, les tombes à coupoles, ou tholoi, de la civilisation mycénienne sont bâties sur plan circulaire et couvertes par un encorbellement. Une chambre funéraire, de plan quadrangulaire, y est adjointe et un long corridor d'accès, à ciel ouvert, les précède. Dans le domaine funéraire encore, l'hypogée réapparaît au nord de la Grèce, en Macédoine à la fin du ~ ive et au début du ~ iiie siècle. Dans cette région périphérique, on a mis au jour une série de tombes généralement placées sur les grandes voies de circulation et non pas dans des nécropoles organisées. Le plan peut en être simple, constitué d'une chambre sur plan presque carré, comme à Olynthe, Karitsa et Malatria, couverte d'une voûte appareillée ; la chambre peut être également précédée d'un vestibule, ou prodomos, souvent couvert en plate-bande ou encore voûté comme la salle elle-même. À cette seconde série appartiennent les tombes de Dion, de Lefkadia et de Verghina. Les façades de ces structures monumentales, à la plupart desquelles on accède par un escalier faisant fonction de dromos, sont généralement stuquées et ornées d'un décor d'applique divisé en trois zones où se combinent les éléments doriques et ioniques, eux-mêmes parfois associés à des représentations peintes. La tombe de Kazanlak en Bulgarie se distingue par sa coupole ornée de remarquables fresques illustrant la vie des princes thraces qui s'y trouvaient inhumés. Le principe des constructions en hypogée se trouve encore largement employé dans les grandes nécropoles découvertes à Alexandrie.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Martine Hélène FOURMONT
: archéologue, rédacteur en chef de la
Revue archéologique , ingénieur du C.N.R.S., Institut de recherche sur l'architecture antique, Centre de documentation photographique et photogrammétrique
Classification
Média
Autres références
-
ABU SIMBEL
- Écrit par Christiane M. ZIVIE-COCHE
- 1 974 mots
- 6 médias
L'hypogée est prolongé par une deuxième salle, l'hypostyle, soutenue par quatre piliers carrés, ornés des représentations du roi et des dieux. Sur les murs, des scènes rituelles nous montrent le roi, désormais accompagné de la reine Nefertari, dans l'exercice du culte, en particulier l'adoration de... -
AJAṆṬĀ
- Écrit par Rita RÉGNIER
- 2 260 mots
- 1 média
Les hypogées anciens (nos 10, 12, 8, 9 et 13, suivant une chronologie approximative) furent fondés par une communauté hīnayāniste fixée à Ajaṇṭā au début du iie siècle avant J.-C. Ils illustrent un style qui se développa sous la dynastie des Çatavāhana, dont la capitale était alors Paithan... -
AMARNA TELL EL-
- Écrit par Alain-Pierre ZIVIE
- 2 316 mots
- 8 médias
...Thèbes, ces derniers n'avaient pas toujours eu le temps (ni la volonté ?) de se faire construire un tombeau dans la nouvelle capitale. Du reste, les grands hypogées d'Amarna sont pour certains inachevés et semblent n'avoir pas été utilisés (à moins que les défunts et leur équipement funéraire n'aient été déménagés... -
ANTINOÉ
- Écrit par Marie-Hélène RUTSCHOWSCAYA
- 664 mots
- 1 média
La ville d'Antinoé fut fondée par Hadrien en 132. Elle devint, à l'époque chrétienne, le siège d'un évêché dépendant de Thèbes, puis fut élevée au rang de métropole de la Thébaïde à partir de Dioclétien.
Les ruines s'étendent sur la rive orientale du Nil en face...
- Afficher les 17 références