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HYPOPHYSE ou GLANDE PITUITAIRE

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Système endocrinien - crédits : Encyclopædia Universalis France

Système endocrinien

L'hypophyse tire son nom de sa situation à la partie inférieure du cerveau. C'est une glande endocrine formée de deux parties distinctes et d'origine embryonnaire différente : le lobe postérieur et le lobe antérieur. Ce dernier est constitué de sept sortes de cellules que l'on peut caractériser par leurs réactions aux divers colorants et les techniques d'immuno-histochimie ultra-structurales. C'est donc un organe complexe par ses origines et sa structure ; il l'est bien davantage par sa fonction physiologique et en particulier par ses relations avec les autres glandes, telles que la thyroïde, la corticosurrénale, les gonades et les glandes mammaires, traitées dans d'autres articles de cet ouvrage.

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L'hypophyse joue un rôle dans le fonctionnement normal de l'organisme. En particulier, le lobe antérieur dirige la croissance de divers organes, et élabore des stimulines qui contrôlent la sécrétion des autres glandes endocrines. Aussi, conçoit-on que les lésions ou les troubles de son fonctionnement aient une importance capitale.

Ce contrôle qu'elle exerce sur de nombreuses glandes endocrines lui a valu le nom de « chef d'orchestre » endocrinien. En réalité, l'hypophyse n'est pas entièrement autonome ; elle est dominée par une série d'actions nerveuses provenant de l'hypothalamus et du diencéphale. Celui-ci, relié par des connexions à tout l'ensemble du cerveau est une sorte de carrefour où viennent se rencontrer des influences organiques et toutes les réactions de la vie émotive qui, par son intermédiaire, retentissent sur l'hypophyse et ses sécrétions glandulaires. L'ensemble hypothalamus-hypophyse constitue un véritable système.

À la complexité anatomique de l'hypophyse, correspond une grande diversité de syndromes hypophysaires. Il peut arriver que le lobe postérieur ou le lobe antérieur, ou même, en ce qui concerne ce dernier, une seule catégorie de cellules sécrétrices, aient un fonctionnement anormal par suite de lésions diverses (tumeur, compression, traumatisme, infection), entraînant un hypo- ou un hyperfonctionnement de la glande. Parmi les syndromes d'hyperactivité les plus connus, on peut citer le gigantisme l'acromégalie et la maladie de Cushing. Les syndromes d'hypoactivité comprennent l'infantilo-nanisme, la maladie de Simmonds, le diabète insipide...

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Au cours de cette étude, on se propose d'examiner la structure, l'origine et les fonctions de l'hypophyse, ainsi que les syndromes se rapportant au lobe antérieur et au lobe postérieur.

Structure, origine, fonctions

Axe hypothalamo-hypophysaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Axe hypothalamo-hypophysaire

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L'hypophyse, ou glande pituitaire, est un très petit organe, ayant chez l'homme à peine le volume d'une noisette, pesant environ 0,60 g. Reliée à la base du cerveau par la « tige pituitaire », elle est située à l'intérieur de la boîte crânienne, dans une dépression osseuse, la « selle turcique ». Bien qu'ayant l'apparence d'un organe unique, elle est formée, en réalité, de deux parties ou lobes, différant par leur structure, leur origine embryonnaire et leurs fonctions.

Le lobe antérieur

Pars intermedia - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pars intermedia

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L' hypophyse se développe à partir de deux ébauches totalement différentes : une évagination de l'ectoblaste du stomodaeum située immédiatement en avant de la membrane pharyngienne et qui constitue la poche de Rathke, et un prolongement inférieur du plancher du diencéphale, l'infundibulum. Chez l'embryon de trois semaines, la poche de Rathke se dirige dorsalement à la rencontre de l'infundibulum. Vers la fin du deuxième mois, elle perd ses connexions avec la cavité buccale et se trouve en contact intime avec l'infundibulum. Au cours du développement ultérieur, les cellules de la paroi antérieure de la poche de Rathke prolifèrent activement pour former le lobe antérieur de l'hypophyse (lobe glandulaire ou antéhypophyse). Par la suite, une petite expansion de ce lobe, la pars tuberalis, se développe le long du pédicule infundibulaire pour venir finalement l'entourer complètement. La paroi postérieure de la poche donne la pars intermedia .

Le lobe antérieur a la structure caractéristique d'une glande à sécrétion interne, c'est-à-dire qu'il est dépourvu de canal excréteur et que ses produits de sécrétion se déversent directement dans le sang, au niveau du riche réseau de capillaires sinusoïdes disposé parmi ses éléments cellulaires. Ceux-ci étaient jadis classés grossièrement en cellules chromophobes, acidophiles (ou éosinophiles) et basophiles. Des méthodes fines de coloration et la microscopie électronique permettent aujourd'hui de distinguer sept types cellulaires, répondant aux sept hormones sécrétées par la glande.

L'activité de ces cellules et la mise en circulation de leurs hormones sont sous la dépendance de centres nerveux situés à la base du cerveau, dans la région dite hypothalamus. Ces centres sont eux-mêmes réglés par les concentrations sanguines d'hormones, c'est-à-dire par les besoins de l'organisme (phénomène d'action en retour ou feed-back). Ces relations se font par l'intermédiaire de substances chimiques, les releasing factors, sécrétées par des amas cellulaires spécialisés de l'hypothalamus, et qui gagnent l'antéhypophyse par le système porte hypophysaire (cf. hypothalamus, fig. 3).

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Des sept hormones sécrétées par l'antéhypophyse, quatre n'exercent leur action que par l'intermédiaire d'une autre glande endocrine, dont elles maintiennent la trophicité et l'activité sécrétoire. Telles sont la thyréostimuline (TSH ou thyréotrophine), la corticostimuline (ACTH ou corticotrophine), et les deux hormones gonadotropes(FSH et LH ou gonadotrophines) qui influencent respectivement la glande thyroïde, la glande corticosurrénale et les gonades (ovaires ou testicules). La prolactine (hormone lutéotrophique : LTH) tient sous sa dépendance la sécrétion lactée, tout en stimulant accessoirement l'ovaire.

Les deux dernières hormones hypophysaires agissent directement sur les tissus effecteurs ; il s'agit de l'hormone de croissance ou hormone somatotrope (STH) et de l'intermédine ou hormone mélanotrope (MSH). La STH joue un rôle essentiel dans la croissance, non seulement du squelette, mais aussi de tous les tissus, et ceci grâce à de nombreuses modifications métaboliques : anabolisme des protéines, hyperglycémie, dégradation et utilisation des graisses. L'action physiologique de la MSH est beaucoup plus modeste car elle ne s'exerce que sur les cellules pigmentaires ; elle se rattache au groupement ACTH.

Le lobe postérieur

Système hypothalamo-hypophysaire du chat - crédits : Encyclopædia Universalis France

Système hypothalamo-hypophysaire du chat

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L'infundibulum donne naissance à la tige pituitaire et au lobe postérieur (ou lobe nerveux, posthypophyse, neurohypophyse ou pars nervosa). Ce lobe est constitué par des fibres nerveuses dépourvues de myéline et par des cellules névrogliques. Les fibres émanent de neurones situés dans la région infundibulo-tubérienne ou hypothalamus et groupés en noyaux, dont les principaux sont les noyaux propres du tuber, les noyaux para-ventriculaires et supra-optiques.

Les hormones extraites de la posthypophyse ( vasopressine et ocytocine) sont en réalité sécrétées par ces cellules nerveuses, et, cheminant le long de la tige pituitaire, gagnent le lobe postérieur, qui paraît constituer surtout un organe de stockage.

La vasopressine (ADH), hormone antidiurétique assure la réabsorption facultative de l'eau filtrée par les glomérules du rein, présidant ainsi à la régulation hydrique de l'organisme. Sa libération ou sa rétention sont commandées par les variations de la concentration saline du plasma et par celles du volume sanguin (cf. équilibre hydrominéral).

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L'ocytocine, de structure voisine mais d'importance beaucoup moindre, intervient au niveau des éléments contractiles des muscles lisses de l'utérus, des vaisseaux sanguins et de la glande mammaire, participant ainsi aux mécanismes de la parturition et de l'éjection du lait.

La nature et les propriétés des différentes hormones hypophysaires ont été indiquées dans un autre article. On n'envisagera ici que les états pathologiques réalisés, chez l'homme, par leur défaut ou par leur excès, et qui sont, en somme, des aspects caricaturaux de leurs fonctions.

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Écrit par

  • : professeur honoraire de clinique endocrinologique à la faculté de médecine de Paris, membre de l'Académie nationale de médecine
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Médias

Système endocrinien - crédits : Encyclopædia Universalis France

Système endocrinien

Axe hypothalamo-hypophysaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Axe hypothalamo-hypophysaire

Pars intermedia - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pars intermedia

Autres références

  • AMÉNORRHÉE

    • Écrit par
    • 443 mots

    Absence de flux menstruel qui peut se présenter dans des circonstances cliniques fort différentes. Physiologique pendant la grossesse et à la ménopause, l'aménorrhée peut être primaire ou secondaire. Dans les deux cas, elle nécessite une enquête méthodique très poussée pour en connaître...

  • ASSISTANCE MÉDICALE À LA PROCRÉATION (AMP) ou PROCRÉATION MÉDICALEMENT ASSISTÉE (PMA)

    • Écrit par
    • 7 694 mots
    • 5 médias
    ...précédée par une phase de maturation des ovocytes pendant la phase folliculaire et suivie par une phase de préparation de l’endomètre appelée phase lutéale. Ce cycle est très précisément contrôlé par des hormones d’origine hypophysaire, une glande de la base du cerveau : la GnRH (gonadotrophine releasing...
  • CERVEAU HUMAIN

    • Écrit par , , , et
    • 12 789 mots
    • 9 médias
    ...la possibilité d'agir sur le reste de l'organisme, par l'intermédiaire des systèmes endocrine et nerveux végétatif dont il contrôle le fonctionnement. Tandis qu'une extension du plancher de l'hypothalamus (l'hypophyse postérieure ou neurohypophyse) libère deux hormones majeures, l'ocytocine...
  • CONTRACEPTION HORMONALE

    • Écrit par
    • 6 168 mots
    • 4 médias
    ...de la femme. Normalement, de la puberté à la ménopause, les ovaires sont en interaction constante avec deux structures situées dans le cerveau –  l'hypophyse et l'hypothalamus –, par l'intermédiaire des hormones qu'ils sécrètent : œstrogènes et progestérone pour les ovaires,...
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Voir aussi