HYPOTHALAMUS
Éléments neurosécréteurs et neurosécrétion
C'est Scharrer, en 1933, qui introduisit la notion de neurosécrétion en montrant que certains neurones de l'hypothalamus des poissons paraissaient sécréter des gouttelettes d'une substance inconnue dont Bergman un peu plus tard allait faciliter la caractérisation par l'emploi d'une coloration histologique spéciale dite de Gomori. À l'époque, cette observation souleva des discussions passionnées car les neurones apparaissaient alors voués à ne produire que des phénomènes électriques. Leur donner un rôle sécrétoire les rapprochant d'une cellule glandulaire bouleversait des données bien établies. Il fallut attendre la démonstration définitive de la production de neuromédiateurs variés par les terminaisons nerveuses et la découverte du transport intra-axonique pour banaliser l'idée de neurosécrétion.
Les éléments neurosécréteurs hypothalamiques
Les corps cellulaires de très nombreux neurones hypothalamiques produisent de très petites sphérules de substances chimiques variées appartenant toutes au groupe des neuropeptides. Celles-ci, transportées par le flux axonique, s'engagent dans la fibre nerveuse, se condensant en gouttelettes plus grosses et parviennent jusqu'aux ramifications terminales où elles s'accumulent pour être finalement excrétées, pénétrer à travers la paroi des capillaires environnants et se trouver ainsi déversées dans le sang qui y circule. Ces phénomènes complexes impliquent d'ailleurs toute une série de processus de synthèse, de destruction, de libération et de recapture.
Les éléments neurosécréteurs de l'hypothalamus sont organisés en deux systèmes principaux, dits magnocellulaire et parvocellulaire. Le premier est localisé dans les noyaux paraventriculaire et supra-optique et les fibres qui en sont originaires gagnent le lobe postérieur de l'hypophyse par le faisceau supra-optico-hypophysaire empruntant la tige pinéale.
Le second système a une répartition beaucoup plus diffuse ; cependant, un grand nombre de ses neurones est concentré dans le noyau arqué. Les axones qui en sont issus se terminent après un court trajet dans la région (éminence médiane) entourant la naissance de la tige hypophysaire et leurs produits de sécrétion sont déversés dans un réseau capillaire spécial (système porte-hypophysaire, ) qui finalement en assure le transport et la répartition dans le lobe antérieur de l'hypophyse.
Les produits de neurosécrétion
Les produits du contingent magnocellulaire sont deux hormones : la vasopressine ou hormone antidiurétique et l' ocytocine dont le rôle important dans la contraction de l'utérus gravide et dans la sécrétion lactée.
Ceux du contingent parvocellulaire sont beaucoup plus nombreux et variés, contrôlant l'ensemble des sécrétions du lobe antérieur de l'hypophyse (les stimulines hypophysaires) dans le sens d'une libération (releasing factors) ou d'une inhibition (inhibitory-releasing factors).
Durant les années quatre-vingt, nos connaissances sur ces substances se sont développées de façon explosive grâce en particulier aux travaux de Schally et de Guillemin.
Ont été principalement identifiés six releasing factors (thyréolibérine, gonadolibérine, somatolibérine, corticolibérine, prolactolibérine et mélanolibérine) et trois inhibiteurs (somatostatine, prolactostatine et mélanostatine). Tous sont des peptides de complexité variable et certains sont assez simples dans leur structure pour que leur composition en soit exactement établie et leur synthèse effectuée. C'est le cas pour la thyréolibérine (ou T.R.H.), la gonadolibérine et la mélanostatine.
Nous ne pouvons entrer ici dans le détail de jeu complexe d'interactions et de « biofeedbacks » entre les « releasing factors », leurs inhibiteurs, la sécrétion des stimulines[...]
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Écrit par
- Paul LAGET : professeur de psychophysiologie à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
Classification
Médias
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