HYPOTHALAMUS
Régulation métabolique
Hypothalamus et lactation
On rapprochera de ce rôle fondamental de l'hypothalamus dans le comportement sexuel son intervention dans la lactation. De nombreux travaux, sur lesquels nous ne pouvons nous étendre ici, ont en effet montré l'intervention hypothalamique à la fois dans la sécrétion de la prolactine, hormone du lobe antérieur, et de l'ocytocine, hormone du lobe postérieur. Nous avons déjà eu l'occasion d'indiquer l'existence du releasing factor de la prolactine et de son inhibiteur dont la production est sous le contrôle direct des éléments parvocellulaires de l'éminence médiane. De même, diverses recherches expérimentales ont montré que la stimulation du noyau supra-optique ou la lésion du faisceau supra-optico-hypophysaire amenaient des effets d'éjection lactée par les glandes mammaires même après dénervation de celles-ci, ou, inversement, d'interruption de la lactation et la reprise de celle-ci après administration compensatoire d'ocytocine.
On sait également que la stimulation mécanique des mamelles réalisée en particulier par la succion des mamelons entraîne par des voies mal connues l'arrivée d'informations au niveau hypothalamique qui, combinées et intégrées avec d'autres stimuli (olfactifs, voire visuels), sont susceptibles d'entraîner la sécrétion en quantité variable de ces deux hormones hypophysaires avec pour conséquence des variations parallèles de la sécrétion lactée.
Hypothalamus et thermorégulation
Le maintien d'une température interne très sensiblement constante dans les organismes homéothermes, en présence de variations importantes de la température extérieure, exige un système de régulation particulièrement complexe où interviennent entre autres des mécanismes vasomoteurs, des modifications de la thermogenèse d'origine métabolique, des réactions motrices (frissons), des sécrétions glandulaires (sudation) et, bien entendu, des réactions comportementales complexes visant à faire rechercher à l'animal ou à l'homme une aire de « confort thermique » (déplacement pour se mettre à l'ombre, par exemple), à modifier son comportement alimentaire ou sa consommation hydrique pour régler sa thermogenèse et son équilibre osmotique.
Ces réactions complexes dont le déclenchement et l'importance dépendent d'un flot d'informations issues des thermorécepteurs cutanés ou plus profondément situés (parois veineuses, mésentères, etc.), voire siégeant dans le système nerveux central (la moelle épinière, peut-être le mésencéphale) et aboutissant finalement pour une large part à l'hypothalamus. Celui-ci aurait donc à organiser les réponses métaboliques, vasculaires et comportementales appropriées. Ce rôle essentiel serait d'ailleurs renforcé par la présence au sein de cette structure de neurones spécialisés, sensibles aux variations de la température du courant sanguin local, comme l'ont montré en particulier les expériences d'Andersson qui, en réchauffant ou en refroidissant localement la région préoptico-hypothalamique antérieure, a obtenu le déclenchement des régulations appropriées, l'environnement thermique de l'animal n'ayant pas entraîné de modification de la température centrale. Ces données fondamentales ont été renforcées par la démonstration, à l'aide des techniques microélectrophysiologiques, de l'existence de neurones hypothalamiques situés dans la région préoptique, qui modifient fortement leur activité lors de variations de la température locale, pouvant même, et de façon paradoxale, accroître leur émission d'influx lors d'un refroidissement.
Parallèlement, l'injection dans la même région hypothalamique de bacilles ou de toxines pyrogènes provoque le déplacement vers le haut de la température habituelle[...]
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Écrit par
- Paul LAGET : professeur de psychophysiologie à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
Classification
Médias
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