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POLONSKI IAKOV PETROVITCH (1819-1898)

Poète lyrique russe de la génération post-pouchkinienne, né à Riazan. Fils de fonctionnaire, Polonski se lie, à l'université de Moscou, avec A. Fet et S. Soloviev, le futur historien. Précepteur dans le Caucase, il vagabonde ensuite à travers la Russie, puis se rend en Occident. Impressionnable, anxieux, sensible à la beauté, à la douleur humaine, il est attentif à saisir dans ses vers un éclat fugitif de la réalité. Il mêle volontiers le prosaïque à l'ineffable, procédé repris par A. Blok, mais qu'il manie avec un bonheur inégal. Désirant concilier les « nuages dorés de la muse avec la sombre réalité », il veut d'abord croire au progrès, en la science, mais constate que celle-ci n'est que connaissance de l'être et n'est pas créatrice de devoir-être, fruit du perfectionnement moral. « Crois au signe, l'aspiration est infinie, mais la souffrance a une fin. » Polonski excelle dans la confidence lyrique, le paysage impressionniste. Tchaïkovski, Rubinstein l'ont mis en musique : La Nuit (Noč', 1851), La Chanson de la Tzigane (Pesn' Cyganki, 1853). Il composa un poème-bouffe, Le Grillon musicien (Kuznečik muzykant, 1859) ; dans le monde des insectes, le grillon gauche et timide représente le poète. Pour Polonski, le poète est un gueux qui « partage son âme avec les autres gueux ».

— Alexandre BOURMEYSTER

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, docteur ès lettres, maître de conférences à l'université de Grenoble-III

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