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IBADAN

Nigeria : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nigeria : carte administrative

Troisième ville du Nigeria et capitale de l'État d'Oyo, Ibadan était encore un village au début du xixe siècle ; elle est devenue une agglomération urbaine à partir de 1829, quand des groupes yoruba, chassés de leurs villes du Nord par l'extension de l'empire peul, sont venus s'y installer. Elle fut longtemps en conflit larvé avec Abeokuta, née en même temps et pour des raisons identiques. Ce passé agité explique la présence autour de la ville de murs de défense — en partie ruinés —, qui entouraient aussi bien la zone bâtie que des terrains voués à l'agriculture et à l'élevage.

Le vieux noyau urbain s'est développé au confluent de deux cours d'eau, la Kudéti et l'Ogunpa, au pied d'une colline allongée, l'Oké Arémo, qui culmine à 260 mètres. Des rues étroites et sinueuses courent entre des maisons de briques crues couvertes de tôle ; l'entassement des habitations est si grand qu'il entraîne des densités de 650 habitants par hectare. Là vit en particulier une forte proportion d'agriculteurs qui vont régulièrement travailler leurs champs dans l'arrière-pays. Toutefois, la plupart d'entre eux sont des fermiers à temps partiel qui augmentent leurs revenus en exerçant une autre activité. Les artisans sont également nombreux : orfèvres, forgerons, tanneurs, tisserands, sculpteurs, mais aussi tailleurs, peintres, réparateurs de cycles, de montres, de lunettes ; le vieux centre est, en outre, le cœur des activités commerciales traditionnelles : des marchés s'y tiennent et permettent des échanges actifs avec les campagnes.

Pendant la période coloniale, de nouveaux quartiers ont surgi à l'ouest, en direction de la voie ferrée, et au nord, avec l'installation de groupes d'immigrants yoruba (Inalende, Ekotedo), haoussa (Sabon Gari), libano-syriens (Gbagi). Depuis 1945, de vastes extensions se sont produites : zones résidentielles et administratives modernes, zone universitaire, quartier du commerce et des banques.

L'agriculture reste une occupation courante dans ce milieu citadin. Le secteur secondaire est représenté plus par un artisanat omniprésent que par l'industrie moderne : une manufacture de tabac et quelques usines agroalimentaires. Le commerce est surtout entre les mains de groupes ethniques étrangers à la région : Haoussa, Ibo, Edo... Mais Ibadan est aussi un centre majeur de ramassage et de réexpédition du cacao et de l'huile de palme. La ville comprend une université dont la bibliothèque possède la plus grande collection de livres du pays, un institut technique et de nombreuses institutions spécialisées (International Institute of Tropical Agriculture, Cocoa Research Institute of Nigeria...). La ville comptait 3 080 000 habitants en 2002.

— Pierre VENNETIER

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Bordeaux-III, directeur de recherche honoraire au C.N.R.S.

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