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IBÈRES

Un monde divers

La culture ibérique est l'aboutissement d'un long processus engagé dès le Bronze Final (xe-viiie siècle) et, dans chaque région, elle prendra un visage différent découlant de la culture spécifique de l'Âge du bronze qui s'y était développée antérieurement. Le caractère hétérogène de la culture ibérique est encore marqué par la complexité des échanges effectués avec les différents partenaires commerciaux, Phéniciens ou Grecs ; le dernier partenaire, les Celtes, est indo-européen, et on retrouve la trace de ceux-ci dans la toponymie, dans l'anthroponymie ou dans le répertoire des armes à l'ouest d'une ligne qui va de Béziers à Séville en passant par Lérida et Ciudad Real.

En Andalousie, les échanges avec les peuples méditerranéens sont favorisés par la richesse en minerais (l'argent surtout, mais aussi le cuivre, le plomb, l'or) ; en particulier, les relations entretenues avec les Phéniciens établis à Cadix et dans de nombreuses petites communautés sur le littoral andalou à partir du milieu du viiie siècle avant J.-C. ont accéléré un processus complexe qui aboutit à la civilisation tartessienne : les habitats se multiplient, certains renaissent sur des sites stratégiques de hauteur qui permettent aussi de contrôler efficacement les ressources agricoles, la société, enfin, se hiérarchise. Tartessos, qui est vraisemblablement la région appelée Tarshish dans la Bible, est le nom donné par les Grecs à cette région, et les archéologues désignent sous le nom de civilisation tartessienne l'expression andalouse du phénomène orientalisant qui culmine avec l'accélération du trafic des métaux entre le viiie et le vie siècle ; la richesse célébrée par les auteurs anciens est incarnée par Arganthonios (Hérodote, I, 163), un roi mythique qui aurait régné entre 630 et 540 avant J.-C. À ce moment, la « mode orientalisante » est sensible dans les techniques (l'usage du bronze, de l'ivoire, de l'or), dans les formes de vase (par exemple, l'œnochoé) et les décors (animaux en file, frises de fleurs de lotus sur les peignes en ivoire, par exemple).

Plus à l'est et au nord, entre le Languedoc et la Catalogne, le pays valencien et les régions de Murcie et d'Albacete, des évolutions se produisent aussi au Bronze final : les habitats sont plus nombreux, les céramiques portent un décor ciselé ou cannelé, et un rituel funéraire privilégie l'incinération (en urne ou en ciste). Au viie siècle, les marchands phéniciens ou tartessiens s'installent souvent à l'embouchure des fleuves, du Segura à l'Èbre, et vers 590-580, les marchands originaires de Grèce de l'Est, de Phocée, s'établissent principalement à Emporion (La Escala, dans la province de Gérone) auprès d'une communauté indigène. Les échanges s'intensifient et des relais commerciaux indigènes naissent, comme celui d'Aldovesta dans la basse vallée de l'Èbre à la fin du viie siècle, pour redistribuer les marchandises phéniciennes. Parallèlement, les villages fermés sur eux-mêmes se multiplient, et dans la première moitié du vie siècle une poterie soignée voit le jour : des vases faits au tour, portant un décor de bandes, de filets et de cercles peints.

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Peuples et établissements au II<sup>e</sup> siècle avant J.-C. - crédits : Encyclopædia Universalis France

Peuples et établissements au IIe siècle avant J.-C.

Autres références

  • LES IBÈRES (exposition)

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  • CORRIDA

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    • 7 médias
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    L'oppidum d'Ensérune se dresse sur une colline haute de 118 mètres, qui est située dans l'actuel département de l'Hérault, entre Béziers et Narbonne, et qui, à quelques kilomètres de la mer, domine la plaine languedocienne, lieu de passage à toutes les époques. Cette...

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  • MINES, Antiquité gréco-romaine

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