MACCABÉES Ier LIVRE DES
D'abord appelé Livre de la maison asmonéenne, le Ier Livre des Maccabées est un ouvrage apocryphe omis dans la Bible hébraïque mais inclus dans la Septante. Bien que seules des traductions grecques nous en soient parvenues, l'ouvrage fut d'abord écrit en hébreu ou en araméen : Origène et Jérôme en connaissaient un original sémitique. Il donne un récit historique des événements survenus depuis l'intervention d'Antiochos IV Épiphane de Syrie (qui régna de ~ 175 à ~ 164/63) jusqu'à la mort de Simon Maccabée, grand prêtre de Jérusalem (~ 142-env. ~ 13) : le refus qu'opposa aux rites païens Mattathias (un juif dont les fils fondèrent la dynastie asmonéenne des chefs religieux et politiques de Judée), la révolte juive qui s'ensuivit contre l'hégémonie syrienne, les tractations politiques par lesquelles Démétrius II de Syrie accorda à la Judée son indépendance, l'élection de Simon à la fois comme grand prêtre et chef séculier des juifs de Judée.
Le Ier Livre des Maccabées est la seule source contemporaine, si l'on excepte le récit de l'historien grec Polybe (~ 200 env.-~ 118), dont on dispose au sujet des relations entre la Judée et la Syrie pour la période qui suivit le règne d'Antiochos IV Épiphane. De même, il constitue l'unique témoignage que l'on ait sur l'histoire des guerres civiles d'extermination en Judée. L'absence en ce livre de la plupart des conventions rhétoriques de l'école hellénistique d'historiographie et le large usage qu'en fit l'historien juif du ier siècle, Flavius Josèphe, attestent la valeur historique de l'ouvrage, qui fut compilé à partir de sources écrites, de traditions orales et de témoignages directs. L'auteur utilise différents documents officiels et une correspondance dont l'authenticité fut corroborée par d'autres témoignages.
Cet ouvrage a probablement été publié vers l'an ~ 100 par un auteur résidant en Palestine, sans doute à Jérusalem (il connaît la topographie palestinienne). Sa grande sympathie à l'égard des Romains (viii) fait plaider pour une date antérieure à ~ 63 ; mais, Jean Hyrcan étant supposé mort (xvi, 23 sqq.), il faut descendre en deçà de ~ 104. La publication doit suivre de près la rédaction.
L'auteur reprend à son compte l'idée d'une intervention providentielle dans l'histoire, semblable à celle que rapporte le Livre des Juges : Dieu conduit les juifs à la victoire par ses propres voies, en l'occurrence la dynastie asmonéenne. Cependant, dans cet ouvrage, les considérations d'ordre politique l'emportent généralement sur les considérations religieuses.
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Écrit par
- André PAUL : bibliste
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