KRASICKI IGNACY (1735-1801)
Observateur des mœurs de son temps, rigoureux jusqu'à la cruauté, Krasicki touche à la morale à travers la satire et la fable ; il ne parle de choses sérieuses que sur un mode ironique. Ce prélat raffiné est le plus célèbre représentant de l'époque des Lumières, qui inaugure, en Pologne, le début de la civilisation et de la littérature modernes. Rompant avec la tradition nationale affaiblie sous les excès du baroque, cette littérature se rattache délibérément aux modèles de l'Europe occidentale, en particulier de la France.
Un clerc fortuné
Né à Dubiecko dans une famille de magnats appauvris, Ignacy Krasicki fit ses études chez les jésuites, à Lvov, puis au séminaire de Varsovie et les termina à Rome. Il occupa successivement diverses fonctions ecclésiastiques pour devenir chapelain du roi Stanislas-Auguste et faire, grâce à la faveur du monarque, une carrière aussi rapide qu'éblouissante : à trente et un ans, il est évêque de Varmie avec le titre de prince. Le premier partage de la Pologne ayant fait de lui un sujet du roi de Prusse, il fréquenta la cour de Frédéric le Grand. Après le dernier partage, il fut nommé archevêque de Gniezno. Mondain, raffiné, brillant, le prince-évêque s'adonna inlassablement toute sa vie à l'étude et aux lettres. Il collabora activement au Monitor, fondé en 1765 sur le modèle des périodiques « moraux » anglais (le Spectator, en particulier) et publia lui-même un périodique, Co tydzień (Le Semainier). Il traduisit des écrivains anciens (Plutarque, Lucien), composa de volumineux ouvrages de théologie et d'héraldique, prépara une esquisse de la littérature universelle.
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Écrit par
- Stanislaw FRYBES : professeur à la faculté des lettres de l'université de Cracovie, maître de conférences associé à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
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