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GÜNTHER IGNAZ (1725-1775)

Fils de menuisier, Ignaz Günther est originaire du Haut-Palatinat. Dès 1743, il entre dans l'atelier du sculpteur de la cour bavaroise, J. B. Straub, à Munich. Il voyage et remporte un prix à l'Académie de Vienne. En Autriche, il subit l'influence de Georg Raphael Donner. Tout le reste de sa carrière se déroule en Bavière, autour de Munich où il s'établit ; son œuvre comprend essentiellement des sculptures religieuses, car il doit satisfaire aux commandes des grandes abbayes et des églises de pèlerinage. Ainsi, dans le chœur de l'église bénédictine de Rott am Inn, il donne la statuaire du maître-autel et des autels latéraux : les figures des fondateurs, l'empereur Henri et sa femme Cunégonde, représentent bien son art véhément et majestueux, mais qui n'est dénué ni de bonhomie ni d'ironie. Son Annonciation dans l'église des Augustins de Weyarn est justement célèbre par le jeu exquis des courbes et le mouvement comme suspendu de l'ange qui fait contraste avec le recueillement suave de la Vierge, vue audacieusement presque de profil ; dans son contrepoint de lignes subtiles et de drapés cassés, c'est à la fois l'instantané d'un geste inachevé et l'équilibre instable et frémissant du merveilleux. Dans les églises de Neustift près de Freising, de Starnberg, de Mallersdorf, il multiplie les témoignages d'un art profondément religieux, un peuple de statues toujours bien individualisées et animées de la vie intense de la foi ; non certes un art populaire, mais au contraire des structures et des compositions savantes et parfois inattendues.

Il travaille aussi pour l'Électeur de Bavière au château de Schleissheim, montrant un sens décoratif raffiné et presque sophistiqué. Le type de ses personnages, taillés dans le bois ou moulés dans le stuc, la plupart du temps peints, est aisément reconnaissable avec leurs yeux curieusement bridés aux paupières lourdes et leur air volontiers narquois. L'animation joyeuse et même aérienne fait parfois place à la gravité, comme dans la Pietà de Nenningen, tragique et silencieuse (1774).

Par son art si personnel et si poétique, aux accents savoureux, quelquefois stridents, Ignaz Günther est justement considéré comme le plus grand sculpteur rococo de l'Allemagne du Sud.

— François SOUCHAL

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    On pourrait trouver un esprit comparable chez le sculpteur bavarois Ignaz Günther (1725-1775). En 1760-1762, il collabore à l'église de Rott am Inn avec l'architecte Johann Michael Fischer et le peintre Matthäus Günther. Un groupe de la Trinité orne l'autel principal ; de part et d'autre...