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ÎLE-DE-FRANCE, région administrative

Des territoires contrastés

L'organisation de l'espace de l'Île-de-France est loin d'être uniforme, et chacune de ses particularités tend à être représentée de façon préférentielle dans certains de ses territoires, mais sous des formes variées et à différentes échelles. À l'échelle régionale, deux formes d'organisation dominent : un modèle centre-périphérie, distinguant schématiquement Paris, la petite couronne et la grande couronne, et un modèle Ouest-Est, qui oppose un « Ouest parisien » au statut social élevé au reste de la région, plus hétérogène et populaire.

L'opposition Ouest-Est

Le modèle Ouest-Est est en fait surtout déterminé par l'existence, dans l'ouest de la région, d'un « triangle doré » ayant son sommet dans Paris et comprenant la moitié sud des Hauts-de-Seine, la plus grande partie des Yvelines et la frange ouest de l'Essonne. Là se trouvent environ les deux tiers des ménages de cadres franciliens, les plus hauts revenus, ainsi que les prix les plus élevés du foncier. À l'opposé, on peut distinguer, au nord-est, une zone nettement plus populaire et marquée par les difficultés sociales de tous types, zone centrée sur la Seine-Saint-Denis, mais débordant au sud sur les arrondissements du Nord-Est parisien, à l'ouest sur la moitié nord des Hauts-de-Seine, de Nanterre à Gennevilliers, au nord sur le Val-d'Oise, de Sarcelles à Goussainville. À cette opposition correspond aussi une répartition des emplois, opposant emplois de direction et de conception dans l'une, et emplois de fabrication dans l'autre. Quantitativement, d'ailleurs, l'Ouest l'emporte aussi sur l'Est en termes de nombre d'emplois, alors que l'Est l'emporte en termes de population résidente, d'où une dissymétrie des mouvements pendulaires, qui saturent les lignes de transport dans le sens est-ouest le matin, et dans l'autre sens le soir. Le reste de la région est plus hétérogène, et s'inscrit plutôt dans un modèle de type centre-périphérie.

Paris, la ville centre

La ville de Paris constitue le centre de l'agglomération, dans ses limites définies par Haussmann en 1860 et soulignées depuis par la ceinture d'habitations à bon marché (HBM) et d'équipements sportifs et universitaires dans les années 1920 et 1930, puis par le boulevard périphérique dans les années 1960. Ses caractéristiques sont liées au prestige des fonctions de capitale et du cadre urbain, héritages de l'histoire non seulement communale mais nationale, à sa densité (213 hab. à l'hectare), sa mixité de fonctions et de population, et son animation. Après avoir frôlé les 3 millions d'habitants en 1921 puis après 1945, Paris a connu une véritable hémorragie qui l'a ramenée à 2 176 000 habitants en 1982 ; le mouvement s'est ensuite ralenti (2 125 000 en 1999), et, semble-t-il, inversé très récemment (2 241 000 en 2014). L'emploi lui aussi a baissé (1 918 000 emplois en 1975, 1 878 000 en 2013), mais paraît se stabiliser depuis quelques années. Avec 20 p. 100 de la population régionale, Paris concentre tout de même encore près de 31 p. 100 de ses emplois (cf. paris).

La petite couronne

La petite couronne, définie par les départements des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, correspond à peu près à l'ancien département de la Seine d'avant la réforme départementale de 1964, mais sans Paris, devenue ville-département. Il s'agit d'un espace assez petit (657 km2 soit 5,5 p. 100 de l'espace régional), mais densément peuplé (4 495 000 habitants, soit 68,4 hab. à l'hectare en 2013) et urbanisé à 83 p. 100, ce qui la rapproche plus de Paris, urbaine à 90 p. 100, que de la grande couronne, dont seulement 16 p. 100 du sol est « urbain » au sens large.[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-Sorbonne, membre de la section prospective et planification du conseil économique et social de la Région Île-de-France

Classification

Média

Ile-de-France : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Ile-de-France : carte administrative

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