ÎLE-DE-FRANCE, région administrative
Les Franciliens et leurs modes de vie
Une population jeune
La population francilienne est jeune, dynamique, variée par ses origines et socialement contrastée. Sa jeunesse tient à la proportion des jeunes adultes (les 20-39 ans constituaient 29 p. 100 de la population totale en 2011, contre 24 p. 100 en province), alors que les plus de 60 ans sont sous-représentés (19 p. 100 contre 24 p. 100 en province). Cette jeunesse se maintient grâce au solde migratoire positif des jeunes adultes et des étrangers, ainsi qu'à un taux de natalité très supérieur à la moyenne française (15 p. 1 000 en 2013 contre 12,3 p. 1 000 pour la France entière), l'excédent naturel de l'Île-de-France représentant plus de 40 p. 100 de l'excédent national. En revanche, son solde migratoire est négatif depuis 1975, et la croissance de la région ne se fait donc plus qu'à un rythme ralenti : sur les 4,6 millions d'habitants gagnés entre 1954 et 2014, 55 p. 100 l'ont été dans les vingt premières années, 45 p. 100 seulement dans les quarante années suivantes.
Des contrastes sociaux
L'un des aspects les plus originaux de la population francilienne est le poids des cadres et des professions intellectuelles supérieures, lié bien sûr aux fonctions de la région-capitale : en 2012, ils représentaient 29 p. 100 des actifs (14 p. 100 en province), contre 14 p. 100 pour les ouvriers (24,3 p. 100 en province). Si les professions intermédiaires et les employés forment les gros bataillons, comme dans le reste du pays, les cadres franciliens pourraient donc légitimement se présenter comme la pointe des « masses laborieuses » de la région.
Une autre originalité tient à la variété des origines des habitants. En 2011, la population étrangère comptait 1 500 000 personnes, soit 12,5 p. 100 de la population régionale (le double de la moyenne française), et 40 p. 100 des étrangers résidant en France : l'Île-de-France est bien la principale porte d'entrée des étrangers en France. Encore faudrait-il distinguer entre les notions d'étranger (nationalité), d'immigré (nés à l'étranger et venus en France, ayant acquis ou non la nationalité française : les immigrés représentaient 18 p. 100 des Franciliens en 2011), ou d'origine (nationalité des parents), tous ces aspects évoluant rapidement d'une génération à l'autre. Les lieux d'accueil de cette population sont d'abord Paris et la Seine-Saint-Denis (22 p. 100 chacune en 2011). Les principales communautés de la région Île-de-France sont celles des Portugais (221 000 en 2011), devant les Algériens (186 000) et les Marocains (135 000). Depuis 1999, les Turcs (56 000) ont dépassé les Espagnols et les Italiens. Globalement, les étrangers originaires de l'Union européenne représentent un peu moins du tiers de la population étrangère.
Les Franciliens vivent moins en famille que les autres Français : 36 p. 100 de ménages d'une personne en 2011 contre 34 p. 100 en France métropolitaine ; Paris bat des records (51 p. 100). Les familles monoparentales sont aussi plus nombreuses dans la région.
L'Île-de-France est sans doute l'une des régions où les contrastes sociaux sont le plus accusés. En 2012, les ménages les plus pauvres (« premier décile ») avaient un revenu disponible annuel de 10 074 euros, inférieur à la moyenne nationale de ce premier décile (10 503 euros), alors que les ménages aisés (9e décile) avaient un revenu disponible de 46 109 euros, contre 37 236 en moyenne nationale. Encore ce calcul ne prend-il pas en compte les très hauts revenus (10e décile). On retrouve ces inégalités sur le plan géographique, le revenu moyen de l’Ouest parisien étant trois fois plus élevé que celui de la Seine-Saint-Denis.
Une population mobile
Cette population jeune est[...]
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Écrit par
- Jean ROBERT : professeur à l'université de Paris-Sorbonne, membre de la section prospective et planification du conseil économique et social de la Région Île-de-France
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