SALOMON ÎLES
Nom officiel | Îles Salomon (SB) |
Chef de l'État | Le roi Charles III (Royaume-Uni), représenté par le gouverneur général David Tiva Kapu (depuis le 7 juillet 2024) |
Chef du gouvernement | Jeremiah Manele (depuis le 2 mai 2024) |
Capitale | Honiara |
Langue officielle | Anglais |
Unité monétaire | Dollar des îles Salomon (SBD) |
Population (estim.) |
815 500 (2024) |
Superficie |
30 407 km²
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D'importantes ressources, mais un État faible
Depuis cette date, et jusqu'à aujourd'hui, le jeune État s'est fondé sur trois caractères essentiels. En premier lieu, la population s'accroît rapidement du fait d'une remarquable vitalité démographique. Le taux de fécondité est de 3,8 enfants par femme en 2009, avec un excédent naturel qui dépasse 2,6 p. 100 par an. Les Salomon sont en fait en pleine première phase de la transition démographique, avec une très forte natalité et une mortalité faible en raison de la jeunesse de la population. En 2009, les Salomon comptaient 515 000 habitants, soit une densité de 18 habitants par kilomètre carré.
En second lieu, le secteur primaire constitue la base de l'économie. Une part importante de la population continue à dépendre de l'agriculture vivrière. Les faibles densités permettent le maintien d'une agriculture itinérante sur brûlis fondée sur la patate douce, l'igname, le taro et le bananier, cultivés dans les clairières de défrichement d'un habitat dispersé en hameaux ou en petits villages associés aux missions catholiques ou protestantes. Les grandes plantations se limitent aux cocoteraies des îles Russell, et surtout aux périmètres développés pour une large part depuis l'indépendance dans la grande plaine littorale du nord de Guadalcanal. Là, aux cocoteraies déjà anciennes se sont ajoutées des plantations de palmiers à huile et de vastes périmètres de riziculture mécanisée, créés grâce à l'appui technique de la firme hawaïenne C. Brewer & Co dans les années 1970.
Quant à la pêche, elle reste modeste dans sa forme côtière, artisanale et indigène. En revanche, les eaux de la Z.E.E. sont assez riches en thonidés, et les Salomon ont accordé d'importants droits de pêche aux Japonais et aux Américains. Les captures dépassaient 35 000 tonnes par an au début des années 2010.
C'est finalement l'exploitation des riches forêts de l'archipel qui fournit l'essentiel des exportations. Celles-ci parviennent suivant les années à dépasser ou au moins à approcher la valeur des importations. Le tourisme reste un apport économique secondaire. Au total, les Salomon font donc partie des États à faible niveau de développement (P.M.A.) avec un P.I.B. par habitant qui ne dépasse pas 1 340 dollars en 2010.
La capitale de l'archipel, Honiara, est une création récente. Comme la première capitale Tulagi, dans les petites îles Florida, a été anéantie lors de la reconquête de l'archipel par les Américains en 1942, une nouvelle fut créée en 1945 sur le site d'un ancien grand camp militaire américain au nord de Guadalcanal, près de la pointe Cruz où avait débarqué Mendana, à l'ouest de l'aéroport d'Henderson et de la rivière Matanikau qui avaient vu les plus furieux combats de 1942-1943.
Le petit centre-ville s'organise autour de la grande route est-ouest, et se développe au sud du port qui joue un rôle essentiel comme point de contact avec le monde extérieur et centre d'un cabotage actif vers les autres îles. Il comprend un quartier administratif et une zone commerciale « moderne » (banques, magasins). Plus à l'est, près de la rivière Matanikau, un quartier regroupe les petites boutiques des commerçants chinois. Enfin, sur le littoral, dans les collines et les vallées, de petits lotissements et villages abritent les quelque 60 000 habitants (2006) de l'agglomération. Bon nombre sont des migrants de Malaita, la grande île du nord-est, la plus densément peuplée (29 hab./km2).
C'est là d'ailleurs le fondement du troisième trait fondamental des Salomon : leur difficulté à se construire comme un État cohérent. Dès l'indépendance apparurent des fissures dans la cohésion de l'ensemble en même temps que se posaient des problèmes de mal gouvernance et de corruption,[...]
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Écrit par
- Christian HUETZ DE LEMPS : professeur, directeur de l'UFR de géographie, université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Médias
Autres références
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BOUGAINVILLE ÎLE DE
- Écrit par Alain HUETZ DE LEMPS
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HONIARA
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