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ILLUSIONS PERDUES, Honoré de Balzac Fiche de lecture

Balzac, Nadar - crédits : Nadar/ Hulton Archive/ Getty Images

Balzac, Nadar

Dédié à Victor Hugo, Illusions perdues est non seulement le plus vaste roman de La Comédie humaine, mais une de ses clés de voûte. Plongeant ses racines dans Le Père Goriot (1834) dont il reprend un des principaux personnages en même temps qu'un des éléments de l'intrigue, il se poursuit dans Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847) où se trouve exposée la suite des destinées de Lucien de Rubempré et de l'abbé Herrera, alias Vautrin. Du premier projet d'Illusions à la dernière partie de Splendeurs, ce sont presque toutes les années d'écriture de La Comédie humainequi se trouvent embrassées. Conçu initialement comme une simple nouvelle, l'ouvrage prit au cours de la rédaction une dimension telle que Honoré de Balzac (1799-1850) le subdivisa en trois parties. La première, Les Deux Poètes, parut en 1837, la deuxième, Un grand homme de province à Paris, en 1839, et la dernière, Les Souffrances de l'inventeur, écrite en un temps record, en 1843.

Un poète à Paris

En 1819, de retour à Angoulême, sa ville natale, David Séchard rachète pour un prix exorbitant le commerce de son père, vieil avare alcoolique. Il s'agit d'une imprimerie vétuste dont l'activité périclite du fait de la concurrence des frères Cointet. Mais David, qui a étudié les nouvelles techniques, compte aboutir à une invention qui le rendra riche. Il retrouve un ami d'enfance, Lucien Chardon, fils d'un ancien pharmacien de la ville. Comme celui-ci, qui a l'ambition d'être un grand poète, vit dans la misère, David l'engage dans son imprimerie. Il s'éprend de sa sœur Ève, qu'il épousera bientôt.

Les dons littéraires de Lucien et sa beauté exceptionnelle, quasi féminine, ne passent pas inaperçus. Louise de Bargeton, une notable entichée d'art et de belles-lettres qui tient salon, devient sa protectrice et le lance dans la bonne société. Le poète et son égérie s'éprennent l'un de l'autre, mais leur idylle fait jaser. M. de Bargeton doit se battre en duel pour défendre l'honneur de son épouse. Celle-ci décide alors d'aller séjourner à Paris chez sa parente, la marquise d'Espard, et d'y emmener Lucien.

Une fois installée, madame de Bargeton comprend que s'afficher avec un pauvre provincial nommé Chardon risque de la desservir. Abandonné, Lucien se retrouve seul et sans ressources. Contraint à vivre du maigre pécule offert par sa sœur, il mène une existence spartiate et rédige un roman. Après avoir fait la connaissance de Daniel d'Arthez, lui aussi apprenti-écrivain, il peut entrer dans le Cénacle, groupe de jeunes intellectuels idéalistes travaillant à réformer la société, qui l'entourent de leur amitié.

Mais Lucien est las des privations. Lorsque Lousteau lui décrit sans complaisance l'univers du journalisme et lui offre de l'y faire entrer, il n'hésite pas. Dès son premier article, il montre du talent et connaît une fulgurante ascension sociale qui fait de lui une célébrité de la presse et du monde artiste. Libraires et directeurs de théâtre redoutent sa férocité. Lucien est désormais en vue. Autrefois refusés, ses poèmes sont achetés par un éditeur. Amant de Coralie, jeune comédienne entretenue, il vit dans le plaisir et le luxe, prenant sa revanche sur Louise de Bargeton dont il brocarde le vieux soupirant, M. du Châtelet.

Pour que sa réussite soit complète, Lucien souhaite pouvoir porter le nom et le titre de sa mère, née de Rubempré. Il lui faut pour cela obtenir une ordonnance royale. Il met donc sa plume au service de la presse monarchiste. Mais les ultras ne l'ont attiré que pour mieux le perdre, et ses anciens amis libéraux se liguent contre lui. Alors qu'il vient d'éreinter un livre de d'Arthez, un membre du Cénacle le provoque en duel et le blesse. Coralie, victime d'une cabale, tombe malade et meurt bientôt.[...]

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Écrit par

  • : agrégé de lettres modernes, ancien élève de l'École normale supérieure

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Média

Balzac, Nadar - crédits : Nadar/ Hulton Archive/ Getty Images

Balzac, Nadar

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