‘IMĀD AL-DĪN AL-IṢFAHĀNĪ (1125-1201)
Écrivain de langue arabe et de souche persane, ‘Imād al-dīn Muḥammad b. Muḥammad al-Kātib al-Iṣfahānī s'établit d'abord en ‘Irāq au service des Saldjūqides, puis en Syrie et en Égypte au service de Nūr al-dīn et surtout de Salāh al-dīn. On doit à ‘Imād al-dīn une importante anthologie des poètes arabes de son siècle, la Kharīdat al-qaṣr wa-djarīdat ahl-al-‘aṣr, trois ouvrages historiques et une importante correspondance officielle. Ses ouvrages historiques sont : d'une part, une histoire des Saldjūqides (Nuṣrat al-fatra), qui utilise les Mémoires persans du wāzīr Anūsharwan b. Khālid autrement perdus ; d'autre part, une importante monographie (al-Fatḥ al-qussī fi l-fatḥ al-qudsī) sur la conquête de Jérusalem (et ses suites jusqu'à la troisième croisade incluse) et une histoire générale de la Syrie et de l'Égypte au temps surtout de Ṣalāh al-dīn (avec annexes jusqu'à sa mort), Sanā al-Barq al-shāmī. Les incroyables acrobaties stylistiques où l'auteur se complaît ont été, de son vivant, son principal titre de gloire, gloire qu'il partage avec son collègue et ami égyptien le qādī al-Fādil ; elles expliquent aussi la méfiance des historiens modernes, et, dès le xiiie siècle, le besoin de donner de ses écrits des éditions allégées : ainsi firent son compatriote al-Bundarī pour l'histoire des Saldjūqides, et Abū Shāma qui en combina des extraits avec ceux d'autres œuvres dans son Livre des Deux Jardins (c'est-à-dire les deux règnes de Nūr al-dīn et de Salāh al-dīn). Mais ces œuvres elles-mêmes attestent aussi l'intérêt documentaire que les contemporains trouvaient aux écrits de ‘Imād al-dīn.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Claude CAHEN : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
Classification