IMAGE NUMÉRIQUE ET IMAGE DE SYNTHÈSE
Le vocable « image numérique » se définit par ses deux termes : il s'agit bien sûr d'une image au sens commun du terme, et numérique en ce sens qu'elle est conservée sous une forme codée dans une mémoire d'ordinateur, sur une bande magnétique ou encore sur un disque optique. Le codage sous forme d'un ensemble de nombres permet ensuite de reconstruire l'image. Toute image numérique n'est pas obligatoirement une image de synthèse. Le terme « image de synthèse » ne correspond pas à la manière par laquelle l'image est stockée, mais à la manière par laquelle cette image (son contenu) est créée. Ainsi, comme une image de synthèse est toujours produite à l'aide d'un ordinateur, elle est toujours, au départ, de nature numérique. Une fois imprimée dans une revue, ce n'est plus une image numérique, mais c'est toujours une image de synthèse.
La part prise par les images numériques est chaque jour plus grande. Certaines d'entre elles, très réalistes, sont entièrement de synthèse. Si l'on maîtrise actuellement fort bien le calcul des images de synthèse, il n'en est pas encore de même des algorithmes permettant de construire les scènes qui sont à l'origine de ces images. Les efforts à faire pour faciliter la production de ces images résident surtout au niveau des modeleurs géométriques avec lesquels on fabrique les scènes. Les progrès effectués depuis le début du xxie siècle ont été spectaculaires et ont permis de diminuer le coût de production des images synthétiques, tout en augmentant leur richesse et leur diversité.
Le principe des images numériques
Afin d'effectuer des traitements de nature informatique sur une image, il est nécessaire de la stocker sous forme numérique puisque les ordinateurs ne peuvent travailler qu'avec des données de cette nature. Pour donner une idée de la manière dont une image numérique est constituée, on peut imaginer un grand tableau à deux entrées (lignes et colonnes) dont chaque case représente un point élémentaire d'une image (pixel). Dans chaque case de ce tableau peut être mémorisé un nombre représentant par exemple une intensité lumineuse. Disons, pour fixer les idées, que l'on peut décider de représenter le noir par la valeur 0 et le blanc par la valeur 255 (les habitués de l'informatique savent que 255 est la plus grande valeur que l'on puisse coder sur un octet). Toutes les valeurs intermédiaires représentent des gris plus ou moins foncés selon que l'on est près de 0 ou de 255. Nous avons là un exemple de codage sous forme numérique d'une image en niveaux de gris. Une telle image est dite numérique. Sous cette forme de tableau de nombres, elle n'est pas directement lisible par un humain. Des programmes sont capables de transformer ce tableau en une image sur un écran cathodique d'ordinateur, ou sur tout autre périphérique graphique (imprimante, vidéo-projecteur, etc.).
Pour les images en couleurs, le codage le plus simple est directement issu du moyen de produire des images sur les écrans cathodiques (d'ordinateur ou de télévision). Ici, chaque sensation de couleur est obtenue par superposition de trois couleurs de base, rouge, vert et bleu, en quantités respectives correctement dosées. Il s'agit du système additif des couleurs appelé R.V.B. Il en découle un moyen simple et naturel de mémorisation d'une image en couleur. On stocke pour chaque pixel trois nombres qui représentent respectivement l'intensité lumineuse du rouge, celle du vert et celle du bleu. Si ces intensités lumineuses sont codées chacune sur un octet (0-255) on a alors une palette de 255×255×255 =16 581 375 couleurs (environ 16 millions de couleurs possibles). Il n'est guère utile d'aller au-delà, l'œil humain n'étant plus capable ensuite de distinguer les nuances, sauf dans des dégradés très progressifs.[...]
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Écrit par
- Dominique MARTIN : maître de conférences en informatique, chercheur à l'Institut de recherche en informatique de Nantes
- Philippe MARTIN : maître de conférences en informatique, chercheur à l'Institut de recherche en informatique de Nantes
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Médias