IMMUNOLOGIE
L'immunologie technique
Comme dans d'autres branches scientifiques, l'apparition en immunologie de nouveaux appareils ou de nouvelles techniques a permis l'acquisition de connaissances importantes. Ainsi les perfectionnements du microscope par Loewenhoek ont-ils ouvert la voie aux travaux de Pasteur et de Metchnikoff. La méthode de diazotation a facilité à Landsteiner ses études sur la spécificité antigénique. L'ultracentrifugation (Svedberg et Pedersen, 1930), l'ultrafiltration sur des membranes de porosité déterminée (Elford, Grabar, 1930-1935), l'électrophorèse en veine liquide (Tiselius, 1937), les colonnes absorbantes Sephadex (Porath, 1950) ont permis et permettent encore l'obtention de renseignements très importants sur des substances participant à des phénomènes immunologiques. Les méthodes immunologiques qui sont spécifiques et très sensibles se développent et se perfectionnent constamment. L' agglutination des microbes et la précipitation spécifique des antigènes par les anticorps ont été à la base des découvertes immunologiques à la fin du xixe siècle. La fixation du complément (Bordet et Gengou, 1901), l'hémagglutination passive (Boyden, 1951), la formation des rosettes d'érythrocytes par des cellules immunocompétentes (Jerne, Henry et Nordin, 1963), l'emploi d'antigènes ou d'anticorps marqués par des colorants fluorescents (Coons, 1942), des éléments radioactifs (Yallow et Berson, 1960) ou des enzymes (Avrameas et Uriel, 1966), diverses méthodes d'agglutination de micro-organismes ou de suspensions de particules sensibilisées par des antigènes, ainsi que les méthodes de précipitation en milieu gélifié (diffusion simple Oudin, 1946-1948 ; double diffusion Ouchterlony, Elek, 1948) et l'analyse immunoélectrophorétique (Grabar et Williams, 1953), ainsi que sa modification quantitative (Ressler, 1960 ; Laurell, 1967) sont encore utilisés couramment et ont permis l'obtention de résultats très importants non seulement dans des études immunologiques, mais souvent aussi dans d'autres branches de la science telles que l'embryologie, la biochimie, la physiologie et la systématique des animaux et des plantes, l'endocrinologie (cf immunochimie)...
Les immunologistes utilisent aussi des méthodes de culture de cellules ou de tissus et maintenant des méthodes du génie génétique qui réalisent un transfert de gènes d'une cellule à une autre. Ces techniques ont permis, entre autres, l'obtention de cellules synthétisant des anticorps monoclonaux qui sont strictement spécifiques et peuvent fournir des résultats fort importants. Enfin, l'utilisation d'animaux de lignées génétiques pures, ainsi que d'animaux axéniques (élevés en milieu stérile) ou au moins exempts d'agents pathogènes présente souvent un avantage considérable.
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Écrit par
- Joseph ALOUF : membre titulaire de l'Académie nationale de pharmacie, professeur honoraire à l'Institut Pasteur, Paris, directeur de recherche honoraire au C.N.R.S., professeur à l'Institut Pasteur de Lille
- Pierre GRABAR : membre de l'Académie de médecine, directeur honoraire de l'Institut de recherche sur le cancer du C.N.R.S, Villejuif, professeur honoraire à l'Institut Pasteur
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