IMPRIMANTE LASER
Du transfert analogique à l’inscription numérique
Dans les photocopieurs existants, l’image de l’original est reproduite, grâce à une forte lumière et via un procédé électrostatique, sur un tambour revêtu d’un matériau semiconducteur qui imprime le document final. Ce procédé a été breveté dès 1938 par Chester Floyd Carlson (1906-1968) sous le vocable d’« électrophotographie », appelé plus tard « xérographie ». Le principe de la nouvelle imprimante consiste à remplacer la reproduction analogique lumineuse par une inscription numérique directe de l’image sur le tambour photosensible grâce à un laser de précision. Le rayon laser est envoyé sur le cylindre par l’intermédiaire d’une roue, munie de miroirs, tournant à très grande vitesse. La partie matérielle, faisant largement appel à l’optique, est maîtrisée par Starkweather. Au contraire, la partie informatique, consistant à décrire la page à imprimer et à commander la partie optique, est fort complexe. Les ingénieurs du PARC, alors à la pointe de l’innovation en ce domaine, disposent de toutes les compétences nécessaires et créent donc le langage de description de page requis.
Jusqu’ici, seules étaient utilisées, pour les impressions en nombre, les imprimantes matricielles à aiguilles qui étaient destinées uniquement à l’inscription de caractères, ligne par ligne. Avec l’impression laser, tout type d’image créée sur ordinateur peut être imprimé – au départ en noir et blanc seulement.
Une imprimante tout à fait opérationnelle est mise au point en 1973 et dénommée EARS (Ethernet, Alto Research character generator, Scanned laser output terminal). Elle n’est destinée qu’à l’usage interne du centre de recherche, mais elle produira tout de même plusieurs millions de copies imprimées en 300 points par pouce et lancées via le réseau interne, depuis les ordinateurs personnels – des Xerox Alto – des chercheurs.
En 1976, une autre société américaine, IBM (International Business Machines Corporation), sort sa propre imprimante laser, la 3800, mais d’une définition trois fois moindre et davantage orientée vers les usages bureautiques tels que l’impression de notices ou de documents bancaires.
L’année suivante, Xerox commercialise la 9700, une imprimante laser capable d’imprimer deux pages au format A4 par seconde. Avec cette machine et la génération d’imprimantes qui lui succède, Xerox fait des profits considérables qui amortissent largement ses investissements dans le PARC. Malgré l’engouement des équipes du Xerox PARC pour une informatique plus individuelle, ni Xerox ni IBM ne voient alors l’intérêt de lâcher le marché des gros systèmes et des grands groupes pour se tourner vers les usages personnels. Avec la LaserWriter, lancée par Apple en 1985 pour créer avec le Macintosh une chaîne graphique complète, l’impression laser sera alors à la portée des petites et moyennes entreprises. C’est pourtant dans les murs du PARC que tous les concepts fondateurs de cette nouvelle micro-informatique personnelle avaient vu le jour plus d’une décennie auparavant.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Bruno JACOMY : conservateur en chef honoraire du patrimoine
Classification
Média
Autres références
-
HEWLETT WILLIAM R. (1913-2001)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 405 mots
Ingénieur et industriel américain né le 20 mai 1913 à Ann Arbor (Michigan), mort le 12 janvier 2001 à Palo Alto (Californie).
William Redington Hewlett s'intéresse aux sciences et à l'électronique dès son enfance. En 1930, il commence ses études d'ingénieur à l'université de Stanford, où il rencontre...