Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

IN C (T. Riley)

Nourrie de la contre-culture californienne, s'inscrivant contre le sérialisme totalitaire prôné par Arnold Schönberg ou Pierre Boulez, la musique minimaliste – à laquelle se rattache le courant répétitif – naît au début des années 1960 aux États-Unis. Composée et créée à San Francisco en 1964, In C, de Terry Riley, constitue l'œuvre emblématique de ce style de composition, caractérisé par un vocabulaire mélodique, rythmique et harmonique volontairement simplifié. Son aspect le plus novateur réside dans la manière dont des macrostructures musicales naissent de microstructures rudimentaires, en l'occurrence 53 motifs mélodiques simples joués consécutivement. Riley ne manifeste aucune exigence d'instrumentation et offre aux interprètes une grande liberté : n'importe quel nombre de n'importe quels instruments peuvent être utilisés ; le nombre de répétitions de chaque motif de même que le tempo sont laissés au libre choix de chacun des musiciens, qui jouent dans un rythme soutenu. Le compositeur s'intéresse avant tout aux processus de transformation graduelle et imprévisible, comme le remplissage progressif de zones de silence par des sons ou la projection l'un contre l'autre, en phase ou non, de deux motifs, qui conduit à l'élaboration spontanée de textures polyrythmiques. Par son échelle temporelle étirée en longueur, ses répétitions envoûtantes et son caractère incantatoire, In C provoque chez l'auditeur un état de réception méditative.

— Juliette GARRIGUES

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)

Classification