- 1. Des origines mythiques
- 2. Une histoire mouvementée
- 3. Une société très hiérarchisée
- 4. La gestion des terres
- 5. Les chefferies et leur organisation
- 6. L'organisation de l'État inca
- 7. L'Inca et le pouvoir
- 8. Une administration très centralisée
- 9. Le pouvoir provincial
- 10. Le siège du pouvoir : Cuzco
- 11. Les arts et le savoir
- 12. Bibliographie
INCAS
Une histoire mouvementée
Treize souverains, ou Incas, succédèrent au fondateur légendaire, Manco Capac, dont le règne commencerait au début du xiiie siècle, les origines de l'histoire des Incas étant difficilement dissociable du mythe et de la réalité. Quatre chefs s'affranchirent ensuite de la tutelle des tribus voisines qui, à cette époque, occupaient la vallée du Cuzco : Sinchi Roca, fils de Manco Capac (il règne vers 1230), Lloque Yupanqui (1260), Mayta Capac (vers 1290) et Capac Yupanqui (vers 1320) qui mena diverses expéditions victorieuses contre les tribus voisines. Vers 1350, Inca Roca réussit, grâce à ses succès, à s'emparer du pouvoir et fonda un second lignage. Il rajouta à son nom celui d'Inca, un titre honorifique d'un plus grand prestige que celui de Sinchi. Ses successeurs, Yahuar Huacac (1380) puis Viracocha (1410), affermirent leur domination sur la vallée de Cuzco.
L'histoire officielle des Incas commence réellement avec le règne de Pachacutec (1438-1471). Ce fils de Viracocha, tout d'abord connu sous le nom de Cusi Yupanqui, se rendit célèbre en défendant victorieusement Cuzco contre les peuples Chancas. À cette occasion, il s'empara du mascapaicha, le bandeau royal, symbole du pouvoir de l'Inca et prit le nom de Pachacutec Inca Yupanqui, le « Réformateur du Monde ». Il poursuivit ensuite ses guerres de conquête, notamment au sud, dans les territoires des peuples collas, autour du lac Titicaca, puis vers le nord, à Cajamarca, dans une région peuplée de tribus hostiles. En 1463, les Incas occupèrent Chan Chan, la capitale de la civilisation Chimú (1100 à 1470) et parvinrent jusqu'à Quito. Pachacutec mena également une politique de grands travaux, et mit en place une importante organisation législative et administrative. Son successeur, Tupac Inca Yupanqui (1471-1493) conquit les régions côtières et poussa les frontières de l'Empire jusqu'aux limites de l'actuelle Bolivie, puis de l'Argentine, et toujours plus au sud, vers le rio Maule, au Chili, face aux redoutables guerriers Araucans. On lui doit également la construction de la forteresse de Sacsawaman qui protège Cuzco, la capitale. Entre 1493 et 1525, son descendant, Huayna-Capac, assura la conquête du royaume de Quito, et porta la frontière septentrionale de l'Empire jusqu'au rio Ancasmayo, dans l'actuelle Colombie, mais dû aussi réprimer des révoltes. Sous son règne, un fléau inconnu – vraisemblablement la variole, transmise par les Espagnols, récemment arrivés dans le Darién, l'actuel Panamá – décima la population. En 1525, Huascar, fils héritier désigné, lui succéda à Cuzco, tandis que son demi-frère, Atahualpa, se rendait maître du nord du pays. À partir de 1527, les deux derniers héritiers de l'Empire inca, Huascar et Atahualpa, s'affrontèrent dans une guerre de succession qui s'acheva par la mort de Huascar. Peu de temps après, Pizarro et ses hommes débarquèrent au Pérou, et, le 16 novembre 1532, ils capturèrent Atahualpa lors d'une embuscade, puis le tuèrent. Soucieux d'apaiser les mouvements de révoltes consécutifs à l'exécution d'Atahualpa, en 1534, les Espagnols placèrent sur le trône un nouvel Inca soumis, Manco Capac. Refusant ensuite ce pouvoir fictif, celui-ci se réfugia dans la région montagneuse de Vilcabamba, où il assura la résistance jusqu'en 1570. Capturé, il fut finalement décapité à Cuzco en 1572, mettant fin au pouvoir inca.
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Écrit par
- Patrice LECOQ : maître de conférences en archéologie andine à l'université de Paris-I
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