INCENDIES
Les incendies sont des phénomènes de combustion non maîtrisés. Dans leur grande majorité, ils sont d'origine humaine (imprudence, négligence ou malveillance) et sont en augmentation croissante. La vie moderne et les progrès techniques ont apporté une évolution du confort domestique avec, pour conséquence indirecte, l'augmentation quantitative des matériaux combustibles, notamment dans les habitations. Leur dégradation par le feu libère des gaz extrêmement inflammables et accélère la gravité des sinistres.
Qu'ils affectent une habitation, un site industriel ou encore une forêt, les incendies peuvent avoir des conséquences humaines (décès, handicaps physiques, pertes d'emploi...), environnementales (pollution, destruction des biotopes...) et économiques (cessations d'activité...) dramatiques.
Les progrès réalisés dans le domaine de la prévention et de la protection ont permis de limiter le nombre de morts et de blessés. Malgré cela, les incendies sont encore responsables, en France, chaque année, de 500 à 800 décès. Mieux comprendre les phénomènes physiques en jeu lors de l'éclosion et de la propagation d'un feu permet d'agir plus efficacement pour prévenir les sinistres et d'atténuer leur gravité.
Origines et causes des incendies
Il existe une différence entre l'origine et la cause d'un incendie. L'origine constitue le point de départ de la combustion (corbeille à papiers, réunion d'un combustible et d'un comburant), tandis que la cause peut être une maladresse, un acte volontaire, une installation électrique défectueuse, etc. Ainsi, un même sinistre peut avoir pour origine la présence d'un mégot mal éteint dans une poubelle et pour cause une négligence ou un acte volontaire.
En France, contrairement aux pays anglo-saxons, aucun organisme n'est chargé de collecter de façon systématique les données sur les origines et les causes des incendies (quelle que soit leur nature). La recherche des causes est essentiellement réalisée par des experts sollicités par l'assurance, dans le cas de fraudes supposées ou réelles, ou par la police technique et scientifique en cas d'homicide. Cependant, quelques données partielles permettent de se faire une idée des causes. En 2003, les sapeurs-pompiers ont répertorié précisément la localisation des départs de feu dans les habitations, ce qui permet d'imaginer les causes probables : vide-ordures (29 p. 100), chambre à coucher (23 p. 100), salle de séjour (21 p. 100), cuisine (20 p. 100), autres (7 p. 100). Par ailleurs, d'autres statistiques parlent de 20 p. 100 des décès par brûlure qui seraient dus aux barbecues allumés ou ravivés en utilisant un liquide inflammable (white-spirit ou alcool à brûler). Un incendie sur cinq se déclare dans la cuisine (feu de friteuse, notamment) et 20 à 30 p. 100 des incendies français recensés chaque année seraient d'origine électrique. À titre de comparaison, la police britannique estime que près de 20 p. 100 des incendies sont dus à un acte de malveillance.
En Suisse, l'association des établissements cantonaux d'assurances effectue des études détaillées des causes et origines de l'incendie des bâtiments. Même si les contraintes réglementaires concernant les bâtiments ne sont pas les mêmes qu'en France, ces chiffres permettent d'approcher les causes des sinistres. La foudre arrive en tête avec 40,4 p. 100 (32 p. 100 étant liés aux actions indirectes de la foudre), viennent ensuite l'électricité (22,8 p. 100), les foyers déterminés (cigarettes, bougies, guirlandes, etc.) pour 12,7 p. 100 des sinistres recensés, les installations de chauffage (8,6 p. 100), les incendies criminels (4 p. 100), les inflammations liées au frottement mécanique et à d'autres phénomènes de même type (3,2 p. 100), les explosions (2,2 p. 100) et[...]
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Écrit par
- Jean-Luc CARTAULT : lieutenant-colonel sapeur-pompier, titulaire d'un master 2 de droit de la sécurité civile, expert près la cour d'appel et juridictions administratives de Lyon
- Benoit CLAIR : gérant de C.N.P.P. Entreprise
- David KAPP : rédacteur technique
Classification
Média
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