INCONSCIENT (notions de base)
Freud, héritier de Schopenhauer
Dans l’élaboration de ses théories, Freud aurait pu se réclamer de Nietzsche dont il est souvent étonnamment proche. Mais il ne cessa d’affirmer qu’il « refusait de lire Nietzsche de peur d’être influencé par lui ». En revanche, il reconnut volontiers sa dette à l’égard de Schopenhauer.
La « Volonté » schopenhauerienne devient « libido » chez Sigmund Freud. Tout comme l’auteur du Monde comme volonté et comme représentation, Freud voit dans l’énergie sexuelle au service de la perpétuation de l’espèce l’unique énergie qui anime les vivants, humains compris. Mais, tandis que les animaux se laissent conduire aveuglément par leurs instincts, l’homme, animal qui se veut doté de conscience, construit des systèmes de représentations dont la fonction première est de dissimuler la réalité de leur vie pulsionnelle. « Toutes les variétés d’amour sont autant d’expressions d’un seul et même ensemble de tendances », peut-on lire dans les Essais de psychanalyse – corpus qui regroupe quatre textes publiés entre 1915 et 1923 – et toutes ces variétés ne sont rien d’autre en dernière analyse que « des penchants sexuels ». Par-delà Schopenhauer, Freud, faisant semblant de s’étonner du scandale que suscitent ses théories, retrouve Platon, dont « l’Éros présente [...] une analogie complète avec l’énergie amoureuse, avec la libido de la psychanalyse ».
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Écrit par
- Philippe GRANAROLO : professeur agrégé de l'Université, docteur d'État ès lettres, professeur en classes préparatoires
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