INCROYABLES CÉTACÉS (exposition)
Au sein de la Grande Galerie de l'évolution du Muséum national d'histoire naturelle, une exposition entièrement dédiée aux cétacés a rappelé aux visiteurs que ces animaux sont des mammifères, et non des poissons, dont les ancêtres ont dû s'adapter au milieu marin. Incroyables Cétacés (11 juin 2008-25 mai 2009) s'organise autour de six thèmes : diversité des cétacés, de la terre à la mer, comme un mammifère dans l'eau, hommes et cétacés, la chasse et les dangers actuels.
Pour évoquer la diversité des espèces et de la taille des cétacés, dix-huit squelettes, issus des riches collections du Muséum, sont exposés. Les quelque quatre-vingts espèces de cétacés, ayant conquis tous les océans, sont réparties en deux groupes : d'une part, les mysticètes, communément appelés baleines, qui sont dépourvus de dents et caractérisés par des fanons ; d'autre part, les odontocètes, ou cétacés à dents, qui regroupent les dauphins, l'orque, les marsouins, les cachalots, le narval, le bélouga et les baleines à bec. Le squelette le plus impressionnant est celui de la baleine bleue (encore appelée rorqual bleu), le plus grand animal que la planète ait jamais connu, qui peut atteindre plus de 30 mètres de longueur et peser plus de 150 tonnes.
Un voyage dans le temps permet d'aller à la rencontre des ancêtres terrestres et aquatiques des cétacés, dont les fossiles remontent, pour les plus anciens, à plus de 50 millions d'années. Le Pakicetus, animal terrestre doté de sabots et présentant des mœurs semi-aquatiques, est le plus ancien cétacé primitif. L'Ambulocetus est le premier cétacé amphibie : cet animal, de 3 mètres de longueur, possède des pattes palmées même s'il est encore capable de marcher. Il y a 38 millions d'années, le Cynthiacetus est totalement aquatique et se reproduit dans l'eau : ses pattes avant sont transformées en nageoires et ses pattes arrière sont réduites au minimum. Ce basilosauridé, d'une dizaine de mètres de longueur, serait à l'origine de nos cétacés actuels, après de profondes transformations au cours de l'évolution : disparition des membres postérieurs, apparition d'une nageoire caudale, raccourcissement des membres antérieurs et transformation en nageoires, migration des narines sur le sommet du crâne et corps de plus en plus hydrodynamique.
L'exposition utilise ensuite des supports très variés qui rendent le public parfois acteur par le jeu de maquettes interactives, parfois spectateur par le biais de diaporamas, films et reproductions d'animaux à tailles réelles. S'ils possèdent des poumons, ce qui les obligent à remonter régulièrement à la surface pour respirer, les cétacés sont des nageurs hors pair et présentent de formidables adaptations à la plongée. Ainsi, le cachalot peut plonger à plus de 3 000 mètres de profondeur. Son spermaceti, substance graisseuse localisée dans la tête (d'où l'importance de cette dernière – un tiers de son corps), joue le rôle de ballast. Les différentes stratégies alimentaires sont aussi abordées. Les baleines font de véritables festins à partir de krill et de petits poissons qu'elles ingèrent en filtrant l'eau avec leurs fanons. Les cétacés à dents, comme l'orque ou les delphinidés, sont, quant à eux, des prédateurs efficaces, s'attaquant parfois à d'autres cétacés, pratiquant différentes techniques de chasse en fonction des groupes sociaux et des espèces (chasse individuelle, chasse en coopération...). Pour se repérer et détecter leurs proies, les odontocètes utilisent un système sonar. C'est ce qu'on appelle l'écholocation qui est fondée sur l'émission d'ultrasons que l'homme ne peut percevoir. Le son revêt d'ailleurs, chez tous les cétacés, une grande importance : rôle social, de communication,[...]
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Écrit par
- Sami HASSANI : chef du service mammifères marins et oiseaux de mer, responsable du laboratoire d'étude des mammifères marins, Océanopolis, Brest
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