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INDE (Arts et culture) Langues et littératures

Langues et littératures indo-aryennes

Dans le sous-continent indien aux côtés du bloc dravidien, des groupes munda et tibéto-birman, le groupe linguistique de loin le plus important est le groupe indo-aryen. Les langues indo-aryennes forment la branche indienne de la famille indo-européenne. Elles sont parlées par 78 % de la population actuelle du sous-continent, soit 73 % des Indiens, la quasi-totalité des Pakistanais, 70 % des Singhalais et la majorité des Népalais. Plusieurs d'entre elles ont irradié hors de l'Inde avec les colonies émigrées en Asie du Sud-Est et en Afrique australe.

Les langues indo-aryennes ont produit des littératures qui diffèrent quant à l'âge, l'ampleur et l'importance. Ces langues utilisées à des fins littéraires et religieuses – avec les littératures védique, sanskrite, pāli, etc. – échelonnent leurs productions sur plus de trois millénaires, depuis les textes védiques jusqu'aux écrits modernes.

Un petit nombre seulement d'entre les langues actuelles de ce groupe ont produit à date ancienne des littératures importantes. Les autres, d'abord variantes locales des premières grandes langues littéraires, se sont individualisées tardivement dans les diverses régions, et ont accédé finalement, pour la plupart, au rang de langue littéraire.

Les littératures en ancien et moyen-indien

Le sanskrit

La langue indo-aryenne la plus anciennement attestée littérairement est le sanskrit védique ou « vieil-indien » encore très proche de l'iranien des gāthā de l'Avesta. C'est la langue des Veda (1500-1000 av. J.-C.), textes religieux destinés à être vénérés, plus tard comme textes canoniques par des groupes divers de l'hindouisme.

Une vaste littérature d'exégèse religieuse est issue de ces textes. Le monument le plus remarquable en est l'ensemble des Upaniṣad qui furent le point de départ de deux millénaires de spéculations philosophiques et théologiques. Une littérature technique en sanskrit apparaît très tôt. Le domaine le plus anciennement cultivé fut peut-être la grammaire et la phonétique. La description que fit du sanskrit le grammairien Pāṇini présente à côté des archaïsmes védiques, une forme de sanskrit à structure morphologique très régulière, très précise. C'est ce sanskrit que l'on appelle « classique » et qui, répandu et fixé par l'enseignement à travers toute l'Inde, a servi aux lettrés – comme le latin en Europe – d'instrument général d'expression littéraire, scientifique et technique.

En outre, seule langue représentée dans toutes les régions de l'Inde à un moment où les parlers régionaux se différenciaient de plus en plus, il a largement servi de langue de relations générales même à l'étranger. Mêlé aux formes linguistiques populaires, il a été employé dans des inscriptions et dans nombre de textes bouddhiques des premiers siècles de notre ère, constituant un sanskrit hybride.

La littérature sanskrite comprend tous les genres. Le domaine religieux est le plus vaste : épopées (Mahābhārata, Rāmāyaṇa), recueils de mythes (Purāṇa), manuels de technique religieuse (Āgama ou Tantra). L'importance de l'activité d'exégèse des lettrés indiens, toujours soucieux d'appuyer les enseignements sur l'autorité des textes vénérés, provoqua un développement remarquable de disciplines comme la grammaire, la poétique, la logique, la mīmāṃsā(jurisprudence du rituel), l'exégèse des Upaniṣad, le droit, l'économie et la politique. Toutes les sciences indiennes, astronomie, mathématiques, médecine, etc., se sont exprimées en sanskrit.

Enfin, les belles-lettres ont, à l'époque ancienne, été presque exclusivement sanskrites. Ce n'est que depuis les premiers siècles de l'ère chrétienne que l'on peut parler d'une concurrence littéraire,[...]

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