INDE (Arts et culture) Langues et littératures
Article modifié le
Les langues et littératures de l’Inde offrent un panorama riche et diversifié, qui témoigne de la complexité culturelle du sous-continent. Les traditions indo-aryennes se déclinent en langues anciennes comme le sanskrit, le pāli et les prākrit, qui ont donné naissance à des littératures néo-indiennes telles que le hindī, l’ourdou, le marathe et le bengali. Les langues dravidiennes, parlées dans le sud du pays, constituent un autre pilier important, avec une histoire influencée par des interactions avec le sanskrit. Depuis l’époque coloniale, la littérature anglophone s’est épanouie avec des figures comme Salman Rushdie, Anita Desai ou Amitav Gosh qui, en mêlant réalisme, poésie, et métafiction, ont ouvert de nouvelles perspectives narratives.
Langues et littératures indo-aryennes
Dans le sous-continent indien aux côtés du bloc dravidien, des groupes munda et tibéto-birman, le groupe linguistique de loin le plus important est le groupe indo-aryen. Les langues indo-aryennes forment la branche indienne de la famille indo-européenne. Elles sont parlées par 78 % de la population du sous-continent (plus de 1,5 milliard de personnes), soit 74 % des Indiens, la quasi-totalité des Pakistanais, 74 % des Singhalais et la majorité des Népalais. Plusieurs d'entre elles ont irradié hors de l'Inde avec les colonies émigrées en Asie du Sud-Est et en Afrique australe.
Les langues indo-aryennes ont produit des littératures qui diffèrent quant à l'âge, l'ampleur et l'importance. Ces langues utilisées à des fins littéraires et religieuses – avec les littératures védique, sanskrite, pāli, etc. – échelonnent leurs productions sur plus de trois millénaires, depuis les textes védiques jusqu'aux écrits modernes.
Un petit nombre seulement d'entre les langues actuelles de ce groupe ont produit à date ancienne des littératures importantes. Les autres, d'abord variantes locales des premières grandes langues littéraires, se sont individualisées tardivement dans les diverses régions, et ont accédé finalement, pour la plupart, au rang de langue littéraire.
Les littératures en ancien et moyen-indien
Le sanskrit
La langue indo-aryenne la plus anciennement attestée littérairement est le sanskrit védique ou « vieil-indien » encore très proche de l'iranien des gāthā de l'Avesta. C'est la langue des Veda (1500-1000 av. J.-C.), textes religieux destinés à être vénérés, plus tard comme textes canoniques par des groupes divers de l'hindouisme.
Une vaste littérature d'exégèse religieuse est issue de ces textes. Le monument le plus remarquable en est l'ensemble des Upaniṣad qui furent le point de départ de deux millénaires de spéculations philosophiques et théologiques. Une littérature technique en sanskrit apparaît très tôt. Le domaine le plus anciennement cultivé fut peut-être la grammaire et la phonétique. La description que fit du sanskrit le grammairien Pāṇini présente à côté des archaïsmes védiques, une forme de sanskrit à structure morphologique très régulière, très précise. C'est ce sanskrit que l'on appelle « classique » et qui, répandu et fixé par l'enseignement à travers toute l'Inde, a servi aux lettrés – comme le latin en Europe – d'instrument général d'expression littéraire, scientifique et technique.
En outre, seule langue représentée dans toutes les régions de l'Inde à un moment où les parlers régionaux se différenciaient de plus en plus, il a largement servi de langue de relations générales même à l'étranger. Mêlé aux formes linguistiques populaires, il a été employé dans des inscriptions et dans nombre de textes bouddhiques des premiers siècles de notre ère, constituant un sanskrit hybride.
La littérature sanskrite comprend tous les genres. Le domaine religieux est le plus vaste : épopées ([...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Pierre DURIX : professeur émérite, université de Bourgogne, Dijon
- Jacqueline FILLIOZAT : membre de l'École française d'Extrême-Orient, Paris
- François GROS : agrégé de l'Université, directeur de l'École française d'Extrême-Orient
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
INDE (Arts et culture) - Les mathématiques
- Écrit par Agathe KELLER
- 5 429 mots
- 3 médias
On traitera ici des pratiques et pensées mathématiques qui ont eu cours dans le sous-continent indien – en « Asie du Sud », comme on dit communément dans les pays anglo-saxons –, puisque l’aire géographique concernée couvre tout autant l’Inde que le Pakistan, le Bangladesh, le Bhoutan et l’île de Ceylan...
Voir aussi
- CHAUDHURI NIRAD (1897-1999)
- PRAWER JHABVALA RUTH (1927-2013)
- MUKHERJEE BHARATI (1940-2017)
- SIDHWA BAPSI (1938-2024)
- THAROOR SHASHI (1956- )
- COORG ou KOḌAGU, langue
- DRAVIDIENNES LITTÉRATURES
- DRAVIDIENNES LANGUES
- PUKA LENTI (XVe s.)
- TUḶU, langue
- PRITHIRĀJRĀSAU (XIIe s.)
- TIPIṬAKA ou TRIPIṬAKA
- POSTCOLONIALES LITTÉRATURES
- CILAPPATIKARAM
- FEMME
- PRĀKRIT
- BOUDDHIQUE LITTÉRATURE
- CHAUDHURI AMIT (1962- )
- DESHPANDE SHASHI (1938- )
- LAHIRI JUMPHA (1967- )
- HARIHARAN GHITA (1954- )
- KESAVAN MUKUL (1957- )
- KANGA FIRDAUS (1960- )
- ANGLAISE LANGUE
- ANGLAISE LITTÉRATURES DE LANGUE
- INDE, langues et littératures
- INDO-ARYENNES LANGUES ET LITTÉRATURES
- DUTT TORU (1856-1877)
- SANSKRITE ou SANSCRITE LANGUE
- SANSKRITE ou SANSCRITE LITTÉRATURE
- VÉDIQUE LITTÉRATURE
- LES VERSETS SATANIQUES, Salman Rushdie