INDE (Le territoire et les hommes) Histoire
Nom officiel | République de l'Inde (IN) |
Chef de l'État | Draupadi Murmu (depuis le 25 juillet 2022) |
Chef du gouvernement | Narendra Modi (depuis le 26 mai 2014) |
Capitale | New Delhi |
Langues officielles | Anglais, hindi |
L'Inde a produit, au IIIe millénaire avant notre ère, une des premières grandes civilisations de l'histoire humaine.
L'un des traits saillants de l'histoire indienne jusqu'aux alentours de l'époque du Christ est la diffusion graduelle à travers le subcontinent de la conception brahmanique de l'ordre social, sous la forme de la combinaison organique des castes que nous connaissons.
À mesure que l'idéologie de la caste prend corps dans l'Inde aryanisée, un type d'organisation politique spécifique remplace les structures tribales. L'unité caractéristique en est le petit royaume segmentaire, qui regroupe un éventail de castes suffisant dans un ensemble auquel les hasards de la géographie et du peuplement confèrent une individualité propre. Cette structure sécrète l'instabilité, non seulement en raison du développement interne du lignage dominant, qui tend à se fractionner à mesure qu'il se ramifie et s'étend, mais parce qu'élargir sa souveraineté par les armes est une action non seulement légitime mais digne d'éloges pour un roi. C'est pourquoi cette structure cellulaire va de pair avec un fourmillement de conflits, d'où émergent périodiquement des épisodes unitaires, conduits par des dynasties hors série. Ces constructions politiques, même simplement régionales, sont toujours fragiles, car le groupe dominant ne peut se passer des groupes assujettis, et n'a pas les moyens économiques et technologiques de leur imposer indéfiniment sa loi.
La rencontre de cette dynamique du pouvoir et de l'espace naturel indien explique les grandes constantes géopolitiques de l'histoire du subcontinent. La plupart des empires sont nés dans la plaine indo-gangétique, qui se prête à l'entretien de vastes dominations unificatrices, alors que le Dekkan, topographiquement plus compartimenté, y fait obstacle. Protégé par la barrière des monts Vindhya et par les jungles de l'Inde centrale, il échappe ordinairement à la tutelle des conquérants du Nord, et quand il succombe, la suzeraineté ainsi imposée aux dominants locaux y est plus fragile que partout ailleurs. Au nord, les empires naissent dans la vallée du Gange, et englobent dans les phases d'apogée tout l'espace indo-gangétique jusqu'aux frontières naturelles. Au sud, les bases de la puissance sont la possession des plaines côtières et les bénéfices du commerce maritime. Au nord comme au sud, en dehors des phases d'unification impériale ou régionale, l'espace politique se réorganise spontanément sur le mode du morcellement entre des lignages locaux aux fortunes fluctuantes, constamment plongés dans la guerre. Cet émiettement chronique est une des causes de la relative fréquence des invasions qui arrivent par les défilés montagneux du Nord-Ouest, voie du contact terrestre avec le reste du monde. Il en résulte, des migrations aryennes à la conquête mogole, un périodique déferlement de peuplades qui, fusionnant plus ou moins complètement avec les couches d’occupation antérieures, font peu à peu du subcontinent une mosaïque de combinaisons ethniques.
Préhistoire et protohistoire
Les plus anciennes traces connues de l'activité humaine dans le subcontinent indien sont des gisements paléolithiques de galets taillés et d'éclats, du Pléistocène moyen (400 000-100 000 ans avant notre ère) ; les principaux ont été découverts dans la vallée subhimalayenne de la Sohan, et sur les rives de la Narmadā. Au Mésolithique apparaît une industrie de microlithes, représentée sur de nombreux sites dans l'Inde méridionale et centrale jusqu'aux monts Vindhya et au bas Indus. La transition avec les cultures paléolithiques reste obscure. Cette industrie, à l'est de l'Indus, n'est pas associée à la poterie avant le IIe millénaire, date tardive. Elle survit[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Christophe JAFFRELOT : directeur de recherche au CNRS, Centre d'études et de recherches internationales-Sciences Po
- Jacques POUCHEPADASS : chargé de recherche au C.N.R.S.
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
INDE (Arts et culture) - Les mathématiques
- Écrit par Agathe KELLER
- 5 429 mots
- 3 médias
On traitera ici des pratiques et pensées mathématiques qui ont eu cours dans le sous-continent indien – en « Asie du Sud », comme on dit communément dans les pays anglo-saxons –, puisque l’aire géographique concernée couvre tout autant l’Inde que le Pakistan, le Bangladesh, le Bhoutan et l’île de Ceylan...