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INDE (Le territoire et les hommes) Histoire

Nom officiel

République de l'Inde (IN)

    Chef de l'État

    Draupadi Murmu (depuis le 25 juillet 2022)

      Chef du gouvernement

      Narendra Modi (depuis le 26 mai 2014)

        Capitale

        New Delhi

          Langues officielles

          Anglais, hindi

            Les temps classiques

            L'histoire de l'Inde du Nord-Ouest s'éclaire de nouveau à la fin du vie siècle avant J.-C., lorsque les expéditions de Cyrus puis de Darius Ier annexent à l'Empire perse la Bactriane et une partie du bassin de l'Indus. À cette avancée perse, l'Inde doit l'introduction de la monnaie ; l'écriture kharoṣṭhī, adaptée de l'écriture araméenne des scribes achéménides, dont l'usage, de l'Indus au Gange, durera un demi-millénaire ; l'ouverture des échanges commerciaux et intellectuels avec le monde méditerranéen. Deux siècles plus tard, Alexandre, vainqueur des Perses, marchand sur les brisées de Darius, s'empare à son tour de la Bactriane, franchit l'Indus au printemps de 326, et soumet rapidement le Pañjāb. Contraint par ses troupes d'interrompre sa progression à la rivière Beas, il rebrousse chemin l'année suivante. Mais il laisse des garnisons derrière lui, et nomme des satrapes pour gouverner ses conquêtes indiennes. Un contact est ainsi établi, pour plusieurs siècles, entre l'hellénisme et l'« indianité ».

            L'Empire maurya

            Inde, Inde ancienne - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Inde, Inde ancienne

            L'Inde aborde à cette époque sa première phase d'unification impériale. Au vie siècle avant J.-C., l'un des royaumes de l'Inde aryanisée, le Magadha, né dans le Bihar méridional, a commencé d'affirmer sa suprématie sur ses voisins. Deux siècles plus tard, sous la dynastie des Nanda, il maîtrise tout l'espace gangétique, des approches du Pañjāb aux confins du Bengale. En 321, le trône est usurpé par un aventurier d'ascendance aborigène, Çandragupta Maurya, qui étend la domination du Magadha vers le sud jusqu'à la Narmadā, et reprend en 303 sur Séleukos Nikator les provinces indiennes d'Alexandre. Son fils Bindusāra conquiert le Dekkan jusqu'au Maisūr (Mysore), qui entre à peine dans l'âge du fer. Le Kaliṇga (actuel Orissā) seul lui échappe ; il sera soumis en 260 avant J.-C. par son fils Aśoka (269-232).

            Le subcontinent indien, sous les Maurya, pour la première fois dans l'histoire, obéit presque entier à un pouvoir unique. L'empire, administré directement dans sa partie centrale, n'est pour le reste qu'une fédération de tributaires. L' Arthaśāstra et la relation du Grec Mégasthène jettent des lumières sur son organisation. De Pātaliputra – prestigieuse capitale baignée par le Gange – au village – l'unité administrative de base – règne une bureaucratie qui fonctionne comme une pyramide de loyautés personnelles et que surveille un réseau d'espions. L'armée permanente – l'autre instrument du pouvoir – compte 700 000 hommes. L'agriculture, qui fait vivre l'immense majorité de la population, fournit aussi à l'État l'essentiel de ses revenus : chaque cultivateur lui doit le quart de son produit. Le commerce, stimulé par l'unification impériale et par l'usage accru de la monnaie, est de même minutieusement taxé, et donc contrôlé. Il pousse ses prolongements à travers l'Asie centrale et, sur les deux mers qui bordent le Dekkan, jusqu'à la Méditerranée et à l'Insulinde. L'esclavage existe, surtout dans le cadre domestique. Mais le statut servile est beaucoup moins indélébile ici que dans le monde gréco-romain. C'est désormais clairement la caste qui structure l'ensemble du corps social, conformément à la représentation brahmanique. Le souverain lui-même, selon la théorie, est serviteur du dharma, de la norme divine de l'ordre universel, que son devoir, en tant que détenteur suprême de la force légitime, est de faire respecter sur la Terre, sous la tutelle spirituelle des brahmanes. Aśoka fournit peut-être, de ce type idéal, l'approximation historique la moins imparfaite. Converti au bouddhisme par le spectacle[...]

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            Écrit par

            • : directeur de recherche au CNRS, Centre d'études et de recherches internationales-Sciences Po
            • : chargé de recherche au C.N.R.S.
            • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

            Classification

            Médias

            Inde, Inde ancienne - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Inde, Inde ancienne

            Inde, empire mogol - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Inde, empire mogol

            L'empereur moghol Babur - crédits : IndiaPictures/ UIG/ Getty Images

            L'empereur moghol Babur

            Autres références

            • INDE (Arts et culture) - Les mathématiques

              • Écrit par
              • 5 429 mots
              • 3 médias

              On traitera ici des pratiques et pensées mathématiques qui ont eu cours dans le sous-continent indien – en « Asie du Sud », comme on dit communément dans les pays anglo-saxons –, puisque l’aire géographique concernée couvre tout autant l’Inde que le Pakistan, le Bangladesh, le Bhoutan et l’île de Ceylan...