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INDE (Le territoire et les hommes) Histoire

Nom officiel

République de l'Inde (IN)

    Chef de l'État

    Draupadi Murmu (depuis le 25 juillet 2022)

      Chef du gouvernement

      Narendra Modi (depuis le 26 mai 2014)

        Capitale

        New Delhi

          Langues officielles

          Anglais, hindi

            L'Inde musulmane

            Sur la scène politique morcelée de l'Inde du Nord, l'unité ne revient qu'à l'extrême fin du xiie siècle, imposée de l'extérieur, et par un envahisseur musulman. L'Inde n'en est pas à son premier contact avec l' Islam. La conquête arabe dans son élan initial avait abouti en 712 à faire entrer le Sind dans la mouvance des califes de Bagdad. L'Islam avait pris pied pacifiquement à la même époque sur les côtes méridionales du Dekkan, parmi les colonies marchandes arabes établies là depuis l'Antiquité, et d'ailleurs fortement indianisées. La pénétration islamique qui commence au xe siècle par les passes montagneuses du Nord-Ouest est le fait de Turcs au passé nomade encore frais, récemment islamisés, et entrés au service des émirs sassanides d'Iran, avant de se saisir de Ghaznī en 962, et de se tailler en Afghānistān contre leurs anciens maîtres un royaume indépendant. Avec Mahmūd de Ghaznī (998-1030), l'expansion ghaznévide déferle dans la plaine indienne sous la forme de dix-sept raids, lancés au nom de la guerre sainte contre les centres économiques et religieux les plus prestigieux et les plus riches (Multān, Mathurā, Kanauj, Somnāth). Ces expéditions laissent des dynasties abattues, des populations massacrées, des trésors vidés, un patrimoine artistique ravagé. Toutefois, les visées expansionnistes de Mahmūd sont moins dirigées vers l'Inde que vers l'Iran et la mer Caspienne. Il n'annexe donc durablement à ces États qu'une portion du Pañjāb. Puis les divisions de ses successeurs mettent fin pour cent cinquante ans au danger musulman.

            Le sultanat de Delhi

            La menace renaît au xiie siècle avec les ambitions conquérantes de Muhammad de Ghūr (1163-1206), chef d'un clan afghan qui a supplanté les Ghaznévides. Affronté à la valeureuse résistance des Rajput, fédérés par Prthvī Rāja, dont la geste est entrée dans la légende, il est battu une première fois, mais l'emporte l'année suivante à la bataille de Tarāin (1192). La conquête ghuride, destructrice et iconoclaste, progresse ensuite en dix ans jusqu'au golfe du Bengale, face à un ennemi désuni. Muhammad de Ghūr est ensuite rappelé en Asie centrale, où son empire se disloque, et laisse en Inde comme vice-roi son général Qutbu'd-Dīn Aibak, un esclave. Il est assassiné en 1206, et la maison de Ghūr réduite à l'insignifiance. Aibak prend alors le titre de sultan de Delhi, et fonde le premier empire musulman indien.

            Son successeur Iltutmish (1210-1236) s'emploie durant tout son règne à consolider l'empire, en butte aux rébellions indigènes dans les régions insoumises et aux manœuvres hostiles de ses concurrents de la noblesse musulmane. Il doit en outre contenir au nord-ouest la première poussée offensive des Mongols de Gengis-Khan, qui s'installent sur l'Indus à partir de 1221. Jusqu'à la fin du siècle, cette menace d'invasion, concrétisée par des incursions périodiques en terre indienne, constitue la préoccupation dominante des sultans de Delhi et les détourne de chercher à s'étendre en direction du Dekkan. Iltutmish pose en même temps les bases de l'administration du nouvel empire, qui n'est encore qu'une immense zone d'occupation militaire, répartie au gré du souverain en concessions révocables, entre les membres d'une noblesse toujours tentée de s'émanciper de la tutelle impériale. L'œuvre est poursuivie avec énergie par l'esclave Balban, vice-roi de fait de 1246 à 1266, puis sultan en titre jusqu'à sa mort en 1287. Le pouvoir est alors saisi par le clan des Khalī. ‘Alā'u'd-Dīn Khaljī (1296-1316) conduit le sultanat au faîte de sa puissance. Il repousse les dernières expéditions mongoles, dont le danger s'estompe après 1306, tout en parachevant la soumission de l'Inde du Nord. Puis il lance l'eunuque Malik Kāfur, un esclave hindou converti, à la conquête[...]

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            Écrit par

            • : directeur de recherche au CNRS, Centre d'études et de recherches internationales-Sciences Po
            • : chargé de recherche au C.N.R.S.
            • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

            Classification

            Médias

            Inde, Inde ancienne - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Inde, Inde ancienne

            Inde, empire mogol - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Inde, empire mogol

            L'empereur moghol Babur - crédits : IndiaPictures/ UIG/ Getty Images

            L'empereur moghol Babur

            Autres références

            • INDE (Arts et culture) - Les mathématiques

              • Écrit par
              • 5 429 mots
              • 3 médias

              On traitera ici des pratiques et pensées mathématiques qui ont eu cours dans le sous-continent indien – en « Asie du Sud », comme on dit communément dans les pays anglo-saxons –, puisque l’aire géographique concernée couvre tout autant l’Inde que le Pakistan, le Bangladesh, le Bhoutan et l’île de Ceylan...