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INDE (Le territoire et les hommes) Histoire

Nom officiel

République de l'Inde (IN)

    Chef de l'État

    Draupadi Murmu (depuis le 25 juillet 2022)

      Chef du gouvernement

      Narendra Modi (depuis le 26 mai 2014)

        Capitale

        New Delhi

          Langues officielles

          Anglais, hindi

            L'époque coloniale

            La conquête britannique

            Inde, rivalité franco-anglaise au XVIII<sup>e</sup> siècle - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Inde, rivalité franco-anglaise au XVIIIe siècle

            Dupleix trouve un émule de talent en la personne de l'officier anglais Robert Clive. Vainqueur du nawāb du Bengale au combat de Plassey (1757), menant à bien de savantes intrigues, vainqueur de nouveau à Baksar d'une coalition où figure l'empereur mogol (1764), il donne à l'East India Company le contrôle et les revenus du Bengale et du Bihār, et à ses agents toute liberté de s'y enrichir par le commerce, régulier et irrégulier. La guerre de Sept Ans, entre-temps, a dressé en Europe l'Angleterre et ses alliés contre la France. Pondichéry, sans Dupleix, est prise et détruite en 1761. Le traité de Paris (1763), qui met fin à la guerre, laisse cinq comptoirs à la France, ainsi ramenée en Inde à une modeste figuration commerciale. L'Angleterre, au contraire, présente à Calcutta, à Bombay, à Madras, remporte des victoires contre les Marathes (1782) et contre le puissant Maisūr de Tīpū Sultān, allié de la France (1784), au milieu d'un perpétuel imbroglio diplomatique. Le maître du jeu est alors le gouverneur Warren Hastings (1774-1785). Sous son successeur, lord Cornwallis (1786-1793), l'activité de la compagnie anglaise, jusqu'alors réduite à la recherche débridée du profit, s'organise et se moralise, sous la pression de l'opinion britannique. On met sur pied un corps d'administrateurs, des tribunaux, l'embryon d'une police. On entreprend de maîtriser et de régulariser le système fiscal, et l'on transforme en propriétaires fonciers à l'occidentale – et du même coup en contribuables ordinaires – les chefs locaux de tout acabit (zamīndār) qui régnaient sur le plat pays les armes à la main (Permanent Settlement de 1793). On s'abstient durant ce temps d'intervenir dans les guerres que se livrent les héritiers divisés de l'empire marathe.

            Le Lion du Pendjab - crédits : Universal History Archive/ Universal Images Group/ Universal Images Group Editorial/ Getty Images

            Le Lion du Pendjab

            La conquête reprend sous lord Wellesley (1798-1805). Elle est achevée pour l'essentiel en 1819, une fois les principales maisons marathes définitivement abattues. Guerres et coups de force ont abouti à la constitution des trois « présidences » de Calcutta, Madras et Bombay, vastes zones d'administration directe. Par ailleurs, des traités ont été signés avec des centaines de princes, laissés en place moyennant leur acceptation de la suzeraineté britannique. La carte de l'Inde princière, si fluctuante depuis toujours, est désormais figée. L'East India Company, comme les empereurs du passé, règne en maîtresse sur le subcontinent, tantôt directement, tantôt par le truchement de princes locaux vassalisés. Mais la puissance suzeraine est maintenant, à travers elle, la première nation industrielle de la planète. Une dernière poussée expansionniste donnera à l'Angleterre le Sind (1843), le Kaśmīr (1846) – arraché au royaume sikh du Pañjāb après la mort de son grand souverain Ranjīt Singh –, puis le Pañjāb (1849), et, enfin la Basse-Birmanie (1852). Depuis les années 1830, par ailleurs, la crainte suscitée par l'expansion russe en Asie centrale entretient sur la frontière du Nord-Ouest, face à l'Afghānistān hostile, une situation où alternent guerre et paix armée, et qui se prolongera jusqu'aux premières années du xxe siècle. À cela près, la paix, désormais, règne sur le subcontinent.

            L'Inde de l'East India Company

            À mesure que la conquête progresse, la domination coloniale change de nature. Les mobiles commerciaux sont relégués à l'arrière-plan par les problèmes de gouvernement. Le Parlement britannique réduit par étapes l'East India Company à un appareil d'administration mandaté par la Couronne. Le premier souci est partout d'asseoir l'impôt foncier, fondement du budget de l'État colonial. Tâtonnant à la recherche d'une solution qui assure des revenus réguliers sans bouleverser les coutumes[...]

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            Écrit par

            • : directeur de recherche au CNRS, Centre d'études et de recherches internationales-Sciences Po
            • : chargé de recherche au C.N.R.S.
            • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

            Classification

            Médias

            Inde, Inde ancienne - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Inde, Inde ancienne

            Inde, empire mogol - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Inde, empire mogol

            L'empereur moghol Babur - crédits : IndiaPictures/ UIG/ Getty Images

            L'empereur moghol Babur

            Autres références

            • INDE (Arts et culture) - Les mathématiques

              • Écrit par
              • 5 429 mots
              • 3 médias

              On traitera ici des pratiques et pensées mathématiques qui ont eu cours dans le sous-continent indien – en « Asie du Sud », comme on dit communément dans les pays anglo-saxons –, puisque l’aire géographique concernée couvre tout autant l’Inde que le Pakistan, le Bangladesh, le Bhoutan et l’île de Ceylan...