INDE (Le territoire et les hommes) L'économie contemporaine
Capitale | New Delhi |
Unité monétaire | Roupie (INR) |
Population (estim.) |
1 384 380 000 (2024) |
R.N.B. par habitant (USD) |
2 380 $ (2022) |
La construction d'une économie nationale
Première phase de développement : 1950-1980
À l'indépendance, il existait trois principaux groupes d'industriels : les Parsis (zoroastriens de religion, venus en Inde après l'islamisation de l'Iran) prédominaient à Bombay, dont les fameux Tata ; les Marwaris, caste marchande originaire du Rajasthan, avaient essaimé à Calcutta et à Bombay, notamment avec les Birla ; enfin existaient des castes marchandes au Gujarat. Les principaux centres industriels étaient Bombay, Calcutta, Madras, Ahmadabad, Kanpur et Jamshedpur, la ville des aciéries Tata dans le sud de l'État du Jharkand.
Planification et industrialisation
Les plans quinquennaux qui se succèdent depuis 1951 densifient ce tissu industriel et pour cela donnent une large place aux infrastructures puis aux entreprises publiques. Le réseau ferroviaire, déjà assez étoffé, croît peu mais s'améliore. Les routes se multiplient, l'électricité se propage de manière spectaculaire. Après ce bon départ (premier plan quinquennal 1951-1956) misant sur les infrastructures (grands barrages, voies de communication, électricité), l'accent est mis sur l'industrie lourde du secteur public (deuxième plan 1956-1961). De 1951 à 1966, l'Inde a élargi sa base industrielle (acier, équipements lourds, machines, véhicules, électroménager, agroalimentaire, etc.). De grandes entreprises du secteur public (industrie lourde) ont été créées à partir de 1955 dans le sud du Bihar, en Orissa, au Madhya Pradesh. La ville de Poona au Maharashtra est devenue une métropole industrielle, comme Bangalore au Karnataka et Coimbatore au Tamil Nadu. Par la suite émerge Hyderabad en Andhra Pradesh. Delhi devient une importante cité industrielle. Le Pendjab accueille de nombreuses usines. Le tissu industriel est modifié en profondeur, et voit des transformations sociales. Le cercle fermé des castes engagées dans l'industrie s'élargit : brahmanes, castes moyennes, sikhs, quelques musulmans, quelques intouchables même.
Faiblesses du modèle de développement planifié
Mais les résultats restent très en deçà des objectifs. Une ère de turbulences suit. Le troisième plan (1961-1966) est frappé à la fois par deux années consécutives de sécheresse exceptionnelle et par deux guerres, contre la Chine en 1962 à la suite de litiges frontaliers, et contre le Pakistan en 1965 à propos du Cachemire. Pendant plusieurs années, la planification progresse de manière incertaine. Par opportunisme politique (les élections avaient vu cette année le recul du Congrès), Indira Gandhi renforce à partir de 1967 la socialisation de l'économie : nationalisation des banques et des mines de charbon, contrôles sur le secteur privé, freins aux investissements privés étrangers.
Durant ces trois décennies, les autorités optent pour l'industrie de substitution aux importations, sans jouer la carte des exportations. Le commerce extérieur progresse faiblement. En 1950, la part de l'Inde dans le commerce mondial était de 2 p. 100 contre 0,5 p. 100 en 1980, son point bas historique de richesse sur la période, avec 3 p. 100 du P.I.B. mondial. Avec les hautes barrières douanières, l'industrie est devenue peu efficace : coûts élevés, qualité médiocre. L'amélioration des niveaux de vie est lente, la misère recule trop faiblement, et frappe encore près de 50 p. 100 de la population en 1980 (contre 55 p. 100 en 1951, et 26 p. 100 en 2004). Dès les années 1970, des critiques, des cris d'alarme se font entendre. Le taux d'épargne et d'investissement a eu beau doubler de 1951 à 1980, pour atteindre quelque 20 p. 100 du P.I.B., la croissance annuelle moyenne est, bon an mal an, de 3,5 p. 100, chiffre proche de la moyenne mondiale de l'époque mais qui, après avoir pris en compte la démographie, signifie un trop faible[...]
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Écrit par
- Gilbert ÉTIENNE : professeur honoraire des Instituts universitaires de hautes études internationales et d'études du développement, Genève (Suisse)
- Joël RUET : chercheur C.N.R.S. au Centre d'économie de l'université Paris Nord
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Autres références
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INDE (Arts et culture) - Les mathématiques
- Écrit par Agathe KELLER
- 5 429 mots
- 3 médias
On traitera ici des pratiques et pensées mathématiques qui ont eu cours dans le sous-continent indien – en « Asie du Sud », comme on dit communément dans les pays anglo-saxons –, puisque l’aire géographique concernée couvre tout autant l’Inde que le Pakistan, le Bangladesh, le Bhoutan et l’île de Ceylan...