INDE (Le territoire et les hommes) L'économie contemporaine
Capitale | New Delhi |
Unité monétaire | Roupie (INR) |
Population (estim.) |
1 384 380 000 (2024) |
R.N.B. par habitant (USD) |
2 380 $ (2022) |
Une montée en puissance dans l'économie mondiale
Secteur industriel
Le secteur industriel indien est en pleine mutation. Des 100 premières grandes industries privées en 1990, seules 55 restaient sur la liste en 1998, 45 ayant été remplacées par de nouvelles venues. Nombre d'entre elles sont dans l'informatique. Infosys, créée en 1981 par N. R. Narayana Murthy avec six partenaires et un capital de 1 500 dollars, a ainsi vu sa valeur de marché atteindre 1 milliard de dollars en 2000, puis 11 milliards en 2005 et 28 milliards en 2013. Autres exemples parmi d’autres, Gujarat Ambuja Cement (cimenteries) et Hero-Honda (bicyclettes, motocyclettes), à peine connues en 1991, se classaient respectivement au 27e et au 29e rang des sociétés indiennes dès 2000.
Les recrutements de cadres se professionnalisent et les Indian Institutes of Management et Indian Institutes of Technology fournissent en cadres la grande industrie indienne et les grandes firmes anglo-saxonnes où elles ont servi de têtes de pont pour des partenariats commerciaux ou industriels entre l'Inde et les États-Unis dans un premier temps, entre l'Inde et le monde aujourd'hui. Si en 1996 encore 70 p. 100 des 250 plus grandes entreprises étaient des affaires de famille, dès 2005, la tendance était à la baisse. Sur les 1 134 entreprises alors cotées à plus de 500 millions de roupies (environ 10 millions de dollars), 57 p. 100 étaient contrôlées par la famille du promoteur, et ce chiffre tombe à 48 p. 100 pour l'ensemble des compagnies cotées.
Le soutien de l'État se modernise et reste primordial dans quelques secteurs clés : énergie, R&D de la nouvelle économie et des hautes technologies (R&D fondamentale en technologies de l'information, et biotechnologies, aéronautique, nucléaire, etc.), mais l'industrie voit aujourd'hui émerger un nouveau modèle. Les grands groupes privés, à un tournant de leur restructuration, cherchent à devenir de grands groupes industriels mondiaux. Ils cherchent à développer un contrôle stratégique sur l'ensemble des maillons clés de la chaîne conception-production-commercialisation. Les modalités d'acquisition de ces compétences passent par des stratégies de coût mais aussi par des stratégies de conception : acquisitions externes – typiquement par partenariats – mais aussi développement en interne, équilibrage entre marché national, marchés du sud et marché global. Le capitalisme indien acquiert des avantages comparatifs ou absolus (informatique, chimie, pétrochimie, acier, biotechnologies pharmaceutiques, pièces automobiles...) et influence les marchés énergétiques et de matières premières où la propriété intellectuelle joue un rôle particulièrement fort.
Des tentatives de repositionnement dans la chaîne textile mondiale sont à l'œuvre (concurrence du reste de l'Asie). Quant aux secteurs de technologies de pointe et de systèmes à caractère industriel (propulsion aéronautique par exemple), le chemin reste long à parcourir, et le rôle de l'État y sera essentiel, mais les partenariats se développent (Snecma, E.A.D.S., N.A.S.A....).
Le caractère privé de la grande industrie indienne et la longue histoire capitaliste en Inde placent déjà celle-ci dans l'après-transformation postsocialiste, quand la Chine doit toujours régler ses questions de droits de propriété.
La petite et moyenne industrie participe de ce mouvement et assure environ 40 p. 100 de la production industrielle et 35 p. 100 des exportations, avec une accélération très nette à partir de 1980 et une stabilisation ensuite. D’ailleurs les débats sur la formalisation du secteur informel ne sont plus porteurs : les grands groupes indiens globaux savent qu’une part de leur compétitivité vient de la flexibilité (plus que des coûts) du secteur informel auquel ils ont recours plus ou moins directement. Les districts[...]
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Écrit par
- Gilbert ÉTIENNE : professeur honoraire des Instituts universitaires de hautes études internationales et d'études du développement, Genève (Suisse)
- Joël RUET : chercheur C.N.R.S. au Centre d'économie de l'université Paris Nord
Classification
Médias
Autres références
-
INDE (Arts et culture) - Les mathématiques
- Écrit par Agathe KELLER
- 5 429 mots
- 3 médias
On traitera ici des pratiques et pensées mathématiques qui ont eu cours dans le sous-continent indien – en « Asie du Sud », comme on dit communément dans les pays anglo-saxons –, puisque l’aire géographique concernée couvre tout autant l’Inde que le Pakistan, le Bangladesh, le Bhoutan et l’île de Ceylan...