INDE Les institutions
Nom officiel | République de l'Inde (IN) |
Forme de gouvernement | République fédérale avec deux chambres législatives (Conseil des États [245 1], Chambre du peuple [545 2])
|
Chef de l'État | Draupadi Murmu (depuis le 25 juillet 2022) |
Chef du gouvernement | Narendra Modi (depuis le 26 mai 2014) |
Les institutions indiennes régissent la plus grande démocratie du monde. Au-delà du cliché, l’expression correspond à un fait concret : la tenue régulière et sans interruption de consultations électorales libres du plus grand électorat du monde, et ce depuis les législatives de 1951-1952, quatre ans après l’indépendance du pays. Dès la première consultation, les élections ont été organisées sur la base du suffrage universel. Cette continuité électorale n’a connu qu’une seule exception, le report provoqué par l’état d’urgence instauré par Indira Gandhi, de juin 1975 jusqu’aux élections libres de 1977. Aux législatives de 2014, sur les 834 millions d’électeurs invités à exercer leur droit de vote, 553 millions ont participé au scrutin.
La république de l’Inde, qui dispose d’une organisation fédérale structurée autour d’un centre fort, se caractérise par son aspect évolutif et asymétrique, qui permet de donner un cadre aux aspirations de communautés très diverses. Si vingt-huit langues ont pu accéder au rang de langue d’État au sein de l’Union indienne, il n’existe toutefois pas de statut particulier de citoyenneté attaché à l’appartenance à un État, comme c’est le cas aux États-Unis. Les institutions indiennes reposent sur deux fondements : l’héritage des institutions coloniales britanniques et les innovations apportées par les élites indiennes à la suite de l’indépendance du pays. Afin de contrebalancer certains déséquilibres au sein de la société, des dispositions constitutionnelles ont établi un système de quotas en faveur des parties de la population considérées comme les plus défavorisées. Pour achever ce tour d’horizon introductif, il faut noter que, contrairement à ce qui se passe chez les voisins pakistanais et bangladais du pays, l’armée ne joue pas de rôle dans la vie politique indienne.
Avant de présenter les trois branches classiques du pouvoir (exécutif, législatif, judiciaire) autour desquelles s’articulent les institutions indiennes, il est important de rappeler le contexte qui les a vues naître. Entrée en application le 26 janvier 1950, la Constitution indienne a été le résultat des travaux d’une Assemblée constituante mise en place en 1948, à la suite de l’indépendance du pays le 15 août 1947. Si cette Constitution a apporté une avancée remarquable et des modifications profondes sur le plan politique, de très importantes structures administratives et dispositions judiciaires héritées de la période coloniale ont été maintenues en place. Le nouvel État a dû en outre faire face à la grande hétérogénéité des statuts territoriaux qui prévalait sous le régime colonial, avec notamment des territoires sous administration directe et des États princiers placés sous l’autorité de l’État central, mais bénéficiant d’une autonomie administrative. Certaines régions des marges de l’empire colonial – particulièrement au nord-est de la péninsule indienne – disposaient d’un statut et d’un degré d’autonomie particuliers. Par ailleurs, la partition des anciennes Indes britanniques sur des bases confessionnelles, la guerre avec le pays né de cette division – le Pakistan – qui a presque immédiatement suivi et la rapide montée en puissance de la Chine ont pesé de tout leur poids sur la mise en place des institutions de la République indienne et leurs réajustements ultérieurs.
Le pouvoir exécutif indien
Le Premier ministre
Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement central, avec à sa tête le Premier ministre (Prime Minister). Membre du Parlement, le chef du gouvernement est désigné par le parti qui remporte la majorité aux élections parlementaires ou qui réussit à réunir autour de lui une coalition disposant de la majorité des 545 sièges du Lok Sabha (Assemblée du peuple). Il soumet alors sa nomination au président de l’Inde qui est tenu[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Samuel BERTHET : historien, professeur associé, Shiv Nadar university (Inde)
Classification
Médias
Autres références
-
INDE (Arts et culture) - Les mathématiques
- Écrit par Agathe KELLER
- 5 429 mots
- 3 médias
On traitera ici des pratiques et pensées mathématiques qui ont eu cours dans le sous-continent indien – en « Asie du Sud », comme on dit communément dans les pays anglo-saxons –, puisque l’aire géographique concernée couvre tout autant l’Inde que le Pakistan, le Bangladesh, le Bhoutan et l’île de Ceylan...