INDONÉSIE Géographie
Capitale | Jakarta |
Langue officielle | Indonésien |
Unité monétaire | Rupiah (IDR) |
Population (estim.) |
282 154 000 (2024) |
Superficie |
1 892 410 km²
|
Modernisation économique et insertion internationale
Les défis de l'éclatement, de l'étalement insulaire et des déséquilibres engendrés par le poids de Java expliquent les politiques indonésiennes, dont on peut définir trois périodes clés depuis la prise de pouvoir du général Suharto, qui instaure le régime de l'« ordre nouveau » (1966-1998). Aux vingt ans de développement encadré par l'État (1966-1986) succède la décennie du décollage économique (1986-1996) : ces deux périodes sont placées sous le signe de la marche vers le développement (pembangunan), qui s'appuie sur un strict encadrement de la vie politique et une forte centralisation. La dernière décennie est, quant à elle, marquée par la crise économique et politique (1997-2007).
Le rôle primordial de l'État
La première période se caractérise par d'importants investissements de l'État, soutenu par la rente pétrolière et forestière, dans des programmes de développement et les secteurs productifs. Le programme d'intensification de la riziculture met l'accent sur la subvention et le crédit pour l'accès aux intrants (engrais et semences de la révolution verte à croissance rapide et fort rendement), la prise en main par l'État des infrastructures d'irrigation, l'encadrement de la paysannerie et la diffusion de techniques agricoles. Il permet, à Java essentiellement, la généralisation de la double récolte et une forte augmentation des rendements et de la production nationale de riz (24 millions de tonnes en 1983, soit le double de 1968), aboutissant à l'autosuffisance alimentaire en 1983. Un deuxième programme porte sur la redistribution des surplus démographiques de Java, Bali puis Lombok vers Sumatra, puis Sulawesi, Kalimantan et la Papouasie par le renforcement de la transmigration, qui organise le déplacement des populations et la colonisation agricole des îles d'accueil. Ces migrations organisées ont induit un flux de migrations spontanées presque aussi important, portant à 12 millions le nombre total de migrants entre 1969 et 2000. Collant aux objectifs affichés d'autosuffisance alimentaire, la transmigration a favorisé l'extension des surfaces consacrées à l'agriculture vivrière. Les gouvernements ont voulu en faire aussi un outil d'intégration du territoire et de dilution culturelle des populations minoritaires pour conforter l'unité du pays. Complétant ces politiques, un programme de maîtrise de la natalité a permis au taux de croissance de la population de passer sous la barre des 2 p. 100 dès la fin des années 1980 ; il est de 1,5 p. 100 environ dans les années 2000. Le pays ayant aujourd'hui pratiquement achevé sa transition démographique, la proportion des jeunes de moins de quinze ans a fortement diminué, passant de 42 p. 100 en 1980 à 30 p. 100 en 2000, au profit des classes d'âge actif. Enfin, une politique de substitution des importations et la création d'entreprises publiques dans l'industrie lourde et l'aéronautique ont soutenu le développement d'un secteur industriel embryonnaire.
L'ouverture au marché
La chute des cours du pétrole dans les années 1980 contraint le gouvernement au réajustement de ces orientations. Une politique industrielle de promotion des exportations, ouvrant le pays aux capitaux étrangers, accompagne la libéralisation du système bancaire et accélère l'insertion de l'Indonésie dans la mondialisation. Le pays se positionne au bas de l'échelle de la division internationale du travail, comme fournisseur de main-d'œuvre à bon marché et de matières premières, disposant d'importantes réserves foncières et d'hydrocarbures. Cette période inaugure aussi le retrait de l'État des secteurs économiques jadis soutenus : les subventions à la riziculture sont réduites, les entreprises publiques sont privatisées, les contrats d'infrastructures[...]
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Écrit par
- Muriel CHARRAS : directrice de recherche au C.N.R.S.
- Manuelle FRANCK : professeur des Universités, Institut national des langues et civilisations orientales
Classification
Médias
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