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INDONÉSIE L'Indonésie contemporaine

Nom officiel

République d'Indonésie (ID)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Joko Widodo (depuis le 20 octobre 2014)

      Capitale

      Jakarta

        Langue officielle

        Indonésien

          Essai de démocratie parlementaire « à l'occidentale » (1950-1957)

          Le duumvirat Sukarno-Hatta est maintenu à la présidence et vice-présidence de la République. Une Constitution provisoire est adoptée (août 1950) en attendant l'élection d'une Constituante ; elle instaure un système de type parlementaire pour lequel l'Indonésie est, de par son expérience historique, mal préparée ; les pouvoirs du président y sont beaucoup plus limités que dans celle de 1945 ; le gouvernement est responsable devant le Parlement, provisoirement nommé. La vie politique est alors dominée par le jeu des partis, nombreux et souvent divisés plus sur des questions de personnes que d'idéologie. C'est une période d'instabilité : six gouvernements se succèdent en sept ans.

          Constitutionnellement réduit à un rôle effacé, Sukarno ronge son frein, mais conserve son influence. Pour lui, la « révolution n'est pas finie », la démocratie sociale, politique et économique reste l'objectif à atteindre. Ses soucis sont toujours l'unité nationale que le nouveau système lui paraît mettre en péril, et la lutte anticolonialiste.

          En revanche, pour les trois premiers gouvernements qui se succèdent au pouvoir (Mohammed Natsir, chef de la tendance des socialistes religieux du Masjumi, jusqu'en mars 1951 ; Sukiman, du Masjumi, jusqu'en février 1952, et Wilopo, de l'aile droite du PNI, jusqu'en juin 1953), la révolution a pris fin avec l'indépendance, il s'agit de mettre de l'ordre, dans l'armée, trop nombreuse et peu contrôlée, dans l'administration, d'organiser l'économie selon une ligne libérale et pragmatique. Ces gouvernements, dans la ligne amorcée par Hatta en 1948, sont des coalitions dominées par le Masjumi, le PSI puis l'aile droite du PNI Musulman, conservateur, le Masjumi représente les propriétaires terriens et une partie de la bourgeoisie (commerce, petite entreprise, plantations) ; il propose comme objectif un État musulman moderne. La sécession, en 1952, du Nahdatul Ulama l'affaiblit considérablement. Tandis que le Masjumi s'identifie aux îles extérieures à Java, le NU est surtout un parti javanais et rural ; religieusement plus traditionnel que le Masjumi, le NU est politiquement plus au centre. Le PSI, Parti socialiste de Sjahrir, regroupe des intellectuels occidentalisés. Il exerce une grande influence sur le plan gouvernemental, mais a peu d'audience populaire. Bien que plus à gauche que le Masjumi, il estime comme lui souhaitable de maintenir à tout prix la stabilité monétaire et d'attirer les capitaux étrangers. Tous deux se méfient du courant nationaliste radical. Nationaliste et anticolonialiste, le PNI, Parti javanais, recrute en milieu abangan et priaji. Il est divisé en plusieurs factions. Celle de Wilopo peut s'entendre avec le Masjumi, mais, en général, le PNI soutient les idéaux nationalistes et populistes de Sukarno : sa doctrine, le marhaenisme, reprise des années trente, entend défendre les « petites gens », le peuple, et rejette l'idée de la lutte des classes.

          Ces premiers gouvernements mènent une politique conservatrice. La persistance de l'emprise hollandaise sur l'économie indonésienne n'est pas remise en cause. Les biens saisis pendant la « révolution » sont restitués. Les capitaux hollandais dominent encore les grandes plantations et le commerce d'exportation, la banque, le secteur pétrolier (avec des compagnies anglo-américaines : Shell, Standard Oil, Caltex) et les transports. Ces gouvernements enregistrent des succès, en partie grâce au boom résultant de la guerre de Corée (augmentation des productions et recettes d'exportation, mais aussi de la production de riz). Un gros effort est entrepris dans le domaine de l'éducation où tout est à faire pour créer un encadrement, négligé par l'autorité coloniale. La politique[...]

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          Écrit par

          • : directeur de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques, Paris
          • : chargée de recherche au Centre d'études et de recherches internationales de la Fondation nationale des sciences politiques
          • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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          Médias

          Guerre dans l'océan Indien, 1941 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

          Guerre dans l'océan Indien, 1941

          Prisonniers de guerre néerlandais - crédits : Keystone/ Getty Images

          Prisonniers de guerre néerlandais

          Sukarno, 1945 - crédits : Express Newspapers/ Hulton Archive/ Getty Images

          Sukarno, 1945

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