- 1. Le mouvement nationaliste (1908-1941)
- 2. L'occupation japonaise (1942-1945) et la proclamation de l'indépendance (17 août 1945)
- 3. La lutte pour l'indépendance (1945-1949)
- 4. Essai de démocratie parlementaire « à l'occidentale » (1950-1957)
- 5. Crise du système politique (1957-1959)
- 6. La « démocratie dirigée » (1959-1965)
- 7. « Confrontation » et virage à gauche
- 8. La prise du pouvoir par l'armée (1965-1967)
- 9. L'« ordre nouveau »
- 10. La chute de Suharto et l'avènement de la Reformasi
- 11. Chronologie contemporaine
- 12. Bibliographie
INDONÉSIE L'Indonésie contemporaine
Nom officiel | République d'Indonésie (ID) |
Chef de l'État et du gouvernement | Joko Widodo (depuis le 20 octobre 2014) |
Capitale | Jakarta |
Langue officielle | Indonésien |
L'« ordre nouveau »
Le groupe d'officiers qui a pris le pouvoir autour de Suharto s'emploie à consolider progressivement sa position. L'armée, l'aviation et la marine sont épurées. Une réforme (1969) de l'organisation des forces armées renforce le pouvoir central du ministère de la Défense. L'armée de terre y joue un rôle prépondérant. Créé en octobre 1965, le redoutable Kopkamtib (Commandement pour la restauration de la sécurité et de l'ordre), aux pouvoirs quasi illimités, est l'instrument de la chasse aux sorcières, puis de la répression de toute opposition. Au sein de l'armée, les rivaux – dont Nasution – sont écartés peu à peu.
Le régime militaire abandonne rapidement la voie de la révolution : c'est le développement économique qui devient son objectif prioritaire et sa justification. Une équipe d'économistes formés aux États-Unis est chargée de définir une stratégie fondée, cette fois, sur l'aide et les investissements étrangers. L'Indonésie vire de bord : elle rentre à l'ONU, met fin à la confrontation et restitue à leurs propriétaires anglais et américains les biens saisis en 1964-1965. En politique intérieure, il s'agit de corriger les « déviations » attribuées à Sukarno et de mettre en place un système qui inspire confiance à l'Occident en garantissant l'ordre et la stabilité, maîtres mots du nouveau régime. Conservant le cadre constitutionnel de la démocratie dirigée, les généraux entendent bien ne pas rendre aux partis le rôle plus important que ceux-ci espéraient retrouver. Le pouvoir militaire n'hésite pas à intervenir si nécessaire dans les affaires d'un parti pour le doter d'une direction compréhensive. Affichant un grand respect de la Constitution et de la démocratie, l'ordre nouveau a promis des élections. Il fait adopter une législation qui lui garantit des assemblées dociles : 100 des 460 parlementaires sont nommés par le pouvoir ainsi que près de deux tiers de l'Assemblée du peuple, organe suprême de l'État. De toute façon, le processus électoral sera étroitement contrôlé. Pour les représenter aux élections générales de 1971 (les premières depuis 1955), les militaires choisissent de réactiver le Golkar, organisation de « groupes fonctionnels » créée en 1964 comme machine anticommuniste. Le Golkar adopte pour devise « Développement oui ! Politique non ! » et se déclare pour la « modernisation accélérée » et la « double fonction » des forces armées, théorie qui légitime le rôle politique assumé par les militaires. La campagne électorale se déroule dans un véritable climat de terreur pour les électeurs susceptibles de « mal » voter. Lourdement appuyé par l'appareil militaire et administratif, paré du prestige du pouvoir et doté d'importants moyens, le Golkar remporte une victoire sans surprise : 62,8 % des voix contre 7 % au PNI et 19 p. 100 au NU.
Bien que l'armée ait désormais un rôle prépondérant et investisse l'appareil d'État, le régime se défend d'être une dictature militaire, invoquant notamment la présence au gouvernement de ministres civils (des technocrates ne représentant aucune famille politique). Mais, renforcé par le succès du premier test électoral, Suharto poursuit la restructuration par le haut du système politique. En 1973, les neuf partis existants sont regroupés, malgré leurs réticences, en deux formations : le Parti unité développement (Partai Persatuan Pembangunan ou PPP) où sont amalgamés les quatre partis musulmans, dont le Nahdatul Ulama (NU) qui, en 1971, a montré sa pugnacité politique et la solidité de son audience rurale à Java, et le Parti démocrate d'Indonésie (PDI) associant au PNI, très affaibli, les quatre partis restants (dont le protestant et le catholique). Les organisations de masse sont, elles aussi, « simplifiées[...]
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Écrit par
- Romain BERTRAND : directeur de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques, Paris
- Françoise CAYRAC-BLANCHARD : chargée de recherche au Centre d'études et de recherches internationales de la Fondation nationale des sciences politiques
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias
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