- 1. La période proto-historique
- 2. Les plus anciennes œuvres d'influence indienne
- 3. Les arts de l'époque de Java centrale (750 env.-950 env.)
- 4. Période de transition (Xe-XIIe s.)
- 5. Les arts de l'époque de Java orientale (XIIe-XVe s.) et le plus ancien art islamique (XVIe-XVIIe s.)
- 6. Les époques moderne et contemporaine
- 7. Bibliographie
INDONÉSIE Les arts
Tout au long du premier millénaire avant J.-C., et sans doute jusqu'aux premiers siècles de l'ère chrétienne (bien plus tard dans les régions à l'écart des courants civilisateurs), l' Insulinde a connu des cultures proto-historiques proches parentes de celles du reste de l'Asie du Sud-Est. Puis, dès les premiers siècles de notre ère peut-être (les plus anciens vestiges effectivement retrouvés peuvent être datés de 420 env.), elle a, comme l'Indochine, accueilli et assimilé à son propre fonds plusieurs éléments de la civilisation indienne (langue sanskrite, religions et structures sociales), selon un processus graduel et toujours pacifique, dont le déclenchement est à mettre à l'actif du prosélytisme bouddhique, des intérêts commerciaux et, vraisemblablement, de diverses commotions politiques en Inde même. Les arts qui se développent alors dans les royaumes indianisés apparus sur la péninsule malaise, à Sumatra, à Java, sont essentiellement religieux, comme dans le reste du monde hindouisé. Sanctuaires et sculptures combinent de façon originale des éléments empruntés à plusieurs des arts de l'Inde propre. C'est à Java que ces arts indianisés ont connu leur plus bel épanouissement, entre le viie ou le viiie (début de la période dite de Java centrale) et le xve siècle (fin des royaumes de Java orientale). Il reste relativement peu de monuments de Śrīvijaya, l'empire maritime pourtant florissant, rival des royaumes javanais, établi à Sumatra et sur une partie de la péninsule malaise. Les traces d'indianisation relevées à Bornéo sont parmi les plus anciennes, mais elles demeurent isolées. Tandis que Java et Sumatra acceptaient l'islam (xve-xvie siècles), Bali est restée, pratiquement jusqu'à aujourd'hui, fidèle à sa culture indianisée qui, malgré son évolution, surtout par voie de syncrétisme, est toujours reconnaissable.
Il ne saurait être question ici de traiter des arts de toutes les parties de l'Insulinde en suivant leur développement. On laissera de côté, à part d'éventuelles allusions, tout ce qui touche à l'ethnographie, et, Célèbes (moderne Sulawesi) exceptée, on ne dira rien, sauf pour la proto-histoire, des îles qui se trouvent à l'est du détroit de Macassar. Cette étude qui s'arrêtera au xvie siècle comprendra toutefois une présentation de l'art des époques moderne et contemporaine à Java et surtout à Bali.
La période proto-historique
Dans la période proto-historique, appelée « âge du bronze et du fer » par H.-R. Van Heekeren, deux grandes cultures, celle des Mégalithes et celle de « Dông Sön », sont attestées. On a retrouvé des sarcophages de pierre et des dolmens en un grand nombre de sites. Généralement bâtis sur les hauteurs, les sanctuaires, faits d'un étagement de terrasses qui soutiennent de petites pyramides, des statues- menhirs, parfois aussi des dolmens, sont plus particulièrement dignes d'intérêt. Ces sanctuaires, qui ne sont pas sans évoquer les maeri de Tahiti, sont situés à Java-Est (sur les pentes de la montagne Yang), à Java-Ouest (au sud de Banten), dans le sud de Sumatra, etc. Ils constituent probablement le lointain modèle de sanctuaires en terrasses des xive et xve siècles de notre ère (Sukuh et Ceta, au mont Lawu, Java), qui furent édifiés au moment où, semble-t-il, le vieux fonds indonésien de croyances animistes reparaissait à travers l'hindouisme déclinant. Il existe, actuellement encore, une culture mégalithique vivante dans la petite île de Nias. Divers objets de bronze et de fer ont été trouvés, au hasard des recherches, dans toute l'Insulinde. Parfois associés à des sépultures mégalithiques, plus souvent isolés, ils paraissent se rattacher à la culture de Dông Sön (Thanh Hoa, Vietnam septentrional). Ce sont, notamment, des tambours de bronze.[...]
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Écrit par
- Albert LE BONHEUR : conservateur au Musée national des arts asiatiques-Guimet
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Médias
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