- 1. La période proto-historique
- 2. Les plus anciennes œuvres d'influence indienne
- 3. Les arts de l'époque de Java centrale (750 env.-950 env.)
- 4. Période de transition (Xe-XIIe s.)
- 5. Les arts de l'époque de Java orientale (XIIe-XVe s.) et le plus ancien art islamique (XVIe-XVIIe s.)
- 6. Les époques moderne et contemporaine
- 7. Bibliographie
INDONÉSIE Les arts
Les arts de l'époque de Java orientale (XIIe-XVe s.) et le plus ancien art islamique (XVIe-XVIIe s.)
Au xiiie siècle, puis aux xive et xve siècles, sous les royaumes successifs de Singhasāri et de Majapahit, la statuaire et l'art monumental javanais connaissent une seconde période d'épanouissement après leur relative éclipse au temps du royaume de Kaḍiri. Au xive siècle, on continue à construire – quoiqu'en petit nombre – des piscines funéraires, mais surtout de très nombreux temples à cella. Il est facile de dégager les caractéristiques générales qui différencient les temples et les sculptures de Java orientale de ceux de la période de Java centrale, suivant l'évolution pressentie au Caṇḍi Lara Jonggrang et reconnue aussi, plus ou moins, dans les monuments de la période transitoire. D'autre part, l'évolution de la statuaire, dans la période même de Java orientale, est assez reconnaissable. En revanche, la grande diversité des temples de Java orientale rend leur classement par degré d'évolution très difficile ; il semble que plusieurs styles aient existé simultanément.
Le Caṇḍi Sawentar, au nord-est de Blitar (premières années du xiiie s. ?), présente les principales caractéristiques par lesquelles l'architecture religieuse de Java orientale diffère de celle de Java centrale : la cella, portée par un soubassement désormais assez élevé et très peu débordant, est maintenant étirée en hauteur ; le passage à la toiture se fait par une corniche très élevée et très surplombante ; la toiture est faite non plus de faux étages, mais d'un assez grand nombre de bandeaux en faible retrait les uns des autres ; elle se termine par un élément cubique (détruit au Caṇḍi Sawentar). Toute la modénature du sanctuaire est désormais en bandeaux à arêtes vives. La porte et les fausses portes de la cella, hautes et étroites, sont parfaitement rectangulaires, encadrées de pilastres et surmontées d'un linteau rectiligne ; au-dessus de ce linteau et se rattachant à la corniche figure une tête de kāla énorme, très différente de celle de Java centrale (elle est désormais pourvue d'une mâchoire inférieure, et deux hauts « sourcils cornus » remplacent le motif lancéolé « en feuillage » qui prolongeait en pointe vers le haut la tête de kāla de Java centrale). Les makara ont disparu ; les échiffres d'escalier sont devenues de simples bandeaux tombant verticalement et se terminant en spirale aplatie. Le Caṇḍi Sawentar devait être dédié à Viṣṇu. Sa décoration est restée inachevée. Trouvé dans la région de Blitar, le Gaṇeśa de Bara (1161 de l'ère Śaka, 1239 de notre ère) est une sculpture remarquable : le dieu est assis, massif mais majestueux, abondamment paré ; la calotte crânienne qu'il tient en guise de bol et les crânes qui garnissent le piédestal attestent l'appartenance tantrique de cette image çivaïte. Le Caṇḍi Kiḍal (environ 15 km au sud-est de Malang) est analogue au Caṇḍi Sawentar. On notera seulement la présence, aux angles du soubassement, de lions-cariatides sculptés presque en ronde bosse et, au milieu des faces de ce soubassement, de Garuḍa en haut relief, comparables à celui de Belahan, illustrant ici la légende de Garuḍa délivrant sa mère et s'emparant de la liqueur d'immortalité (amṛta).
Au Caṇḍi Singhasāri (sur le site de la capitale du premier royaume de Java orientale), temple funéraire du roi Kṛtanagara, assassiné en 1292, la « cella » n'est en réalité que la partie inférieure de la toiture, le sanctuaire se trouvant dans le soubassement. C'est de ce temple que provient la remarquable Durgā Mahiṣāsuramardinī (mettant à mort le démon-buffle) conservée au Museum voor Volkenkunde de Leyde. La célèbre Prajñāpāramitā et le « Cakracakra », forme de Śiva-Bhairava, œuvre tantrique à l'aspect[...]
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Écrit par
- Albert LE BONHEUR : conservateur au Musée national des arts asiatiques-Guimet
Classification
Médias
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