- 1. La période proto-historique
- 2. Les plus anciennes œuvres d'influence indienne
- 3. Les arts de l'époque de Java centrale (750 env.-950 env.)
- 4. Période de transition (Xe-XIIe s.)
- 5. Les arts de l'époque de Java orientale (XIIe-XVe s.) et le plus ancien art islamique (XVIe-XVIIe s.)
- 6. Les époques moderne et contemporaine
- 7. Bibliographie
INDONÉSIE Les arts
Les époques moderne et contemporaine
L'art religieux traditionnel s'est perpétué à Bali pratiquement jusqu'à nos jours. Les temples (pura) y sont innombrables. Outre un nombre immense de chapelles domestiques et quelques sanctuaires consacrés aux divinités de la mer ou de la montagne, il y a, en principe, trois temples par village : un pour les dieux, un pour les morts et un pour assurer la fertilité des champs. Le plus important de tous les sanctuaires de l'île est celui de Besakih (versant méridional du Gunung Anung). En général, un sanctuaire balinais comprend trois cours successives : les deux premières contiennent divers bâtiments secondaires, dépendances, salles de réunion, abris couverts, en matériaux légers. La troisième renferme les meru, qui sont les temples proprement dits, cella en bois à toiture proportionnellement très élevée et effilée, faite de faux étages et de toits superposés dont le nombre varie en fonction du rang de la divinité dédicataire (onze pour Śiva, neuf pour Viṣṇu ou Brahmā). Les dieux qui sont censés résider sur la montagne n'ont pas de statue de culte dans ces temples. Lorsque, à l'occasion des fêtes, ils viennent visiter le sanctuaire, ils s'asseyent, invisibles, sur des sièges en pierre richement sculptés, toujours placés dans la partie de l'enceinte la plus rapprochée de la montagne. Le décor, d'une exubérance baroque, consiste en formes très évoluées, ou abâtardies, de l'ancien répertoire, et même – pour certains panneaux secondaires, particulièrement dans le nord de l'île – en scènes cocasses empruntées à la vie occidentalisée. Ce décor sculpté, parfois polychrome et rehaussé d'incrustations, habille les parties construites en matériaux durables (tuf volcanique ou brique), c'est-à-dire le siège pour les dieux, le soubassement des meru, et surtout les portes d'enceinte, la règle étant que celle de la première cour soit du type caṇḍi bentar. La charpente et les vantaux de porte en bois des sanctuaires sont fréquemment sculptés d'ornements polychromes et dorés. La statuaire religieuse monumentale consiste en représentations, en semi-ronde bosse, de gardiens d'enceinte sacrée, dont l'aspect terrifiant doit arrêter les mauvaises influences. L'art traditionnel balinais a aussi produit des sculptures d'esprit plus « laïque », réalistes et très peu ornées, telles que La Mère à l'enfant conservée au musée de Den Pasar. Il existe aussi une statuaire en bois polychrome à la détrempe, plus ou moins utilitaire (statues porte-kriss), ayant pour thèmes des personnages de la légende ou des animaux fantastiques.
La peinture traditionnelle balinaise (illustrations de manuscrits sur feuilles de palme, peinture sur peau de buffle ou sur écorce battue, puis sur toile de coton) représente, mis à part les grands calendriers astrologiques, des scènes le plus souvent tirées des épopées religieuses indiennes. Mahābhārata et Rāmāyaṇa, transportées – et transposées – en Indonésie. Les personnages ressemblent fort à ceux du wayang purwa.
Le wayang purwa, qui existe à Bali et aussi à Java, où il s'est maintenu jusqu'à nos jours malgré l'islamisation, est un théâtre de marionnettes en cuir découpé (appelé aussi, en raison de la matière, wayang kulit). Ce sont des silhouettes plates, vues de profil avec les épaules de face, articulées aux épaules et aux coudes. Une tige centrale permet de tenir la marionnette, et deux tiges fixées à ses mains permettent de les mouvoir. Découpées en ajours d'une extrême finesse, coloriées et dorées suivant les règles d'une iconographie très complexe, les marionnettes sont très nombreuses, car, pour chaque personnage, il en existe souvent plusieurs le représentant à divers âges ou dans des situations différentes. Le répertoire de ce théâtre,[...]
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Écrit par
- Albert LE BONHEUR : conservateur au Musée national des arts asiatiques-Guimet
Classification
Médias
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