INDULGENTS
Au sein du parti montagnard s'est développé en France, devant les excès de la Terreur, un mouvement qui reçut le nom de faction des indulgents. Ces indulgents souhaitent un retour à la paix intérieure et extérieure et la fin des excès terroristes. Leur chef de file est Danton, leur porte-parole Camille Desmoulins qui fonde un journal, Le Vieux Cordelier, le 5 décembre 1793. Ce journal ne connaît que sept numéros. Desmoulins y dénonce la Terreur et réclame la création d'un « comité de clémence ». Les indulgents peuvent compter sur l'appui du général Westermann qui s'illustre en Vendée. L'attitude des indulgents est apparemment généreuse, mais, dans la réalité, nullement désintéressée. Certains indulgents comme Fabre d'Églantine ne sont-ils pas compromis dans des spéculations financières qui les exposent, en cas de découverte, à un sévère châtiment ? Le 8 janvier 1794, Robespierre prononce au club des Jacobins un discours virulent, englobant dans une même réprobation les hébertistes partisans de la Terreur à outrance et les indulgents qui souhaitent l'arrêter : « Ceux qui sont d'un génie ardent et d'un caractère exagéré proposent des mesures ultra-révolutionnaires, ceux qui sont d'un esprit plus doux et plus modéré proposent des moyens citra-révolutionnaires. Ils se combattent entre eux, mais que l'un ou l'autre soit victorieux, peu leur importe. Comme l'un ou l'autre système doit également perdre la République, ils obtiennent un résultat également certain. » Les hébertistes sont les premiers frappés. Le 30 mars, c'est au tour des indulgents. Pêle-mêle, fripons et indulgents, Danton, Desmoulins, Hérault de Séchelles, Westermann et les députés compromis dans la falsification du décret supprimant la Compagnie des Indes, Fabre d'Églantine, Chabot et Basire, sont condamnés à mort par le Tribunal révolutionnaire et exécutés le 5 avril 1794. Cette condamnation fit impression sur la Convention et commença de l'inquiéter sur les desseins de Robespierre.
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Écrit par
- Jean TULARD : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
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